Et puis n'y voir qu'un univers monochromé et macabre serait une hérésie: il y a une autre couleur qui détone dans les paysages de cavernes sombres de Stéphane Blanquet, c'est le jaune, le jaune éblouissant, le jaune or qui ennivre les pages d'un espoir fou.
Les bêtes d'ombre est une histoire de la fin des temps -ou du début ?-, allez savoir...c'est une histoire qui parle d'enfants aimants et de parents en déroute, de la vie, de la mort , d'une grand-mère "ayant autant de bras que d'enfants à serrer" et du Grand Clameur hurlant.
Juste une phrase pour que vous compreniez que ce conte sauvage n'existe nulle part ailleurs et qu'il sera prétexte à des discussions passionnantes pour tous les enfants effrayés que nous pouvons être...
" Au coucher du soleil, il y a ce court moment entre le jour et la nuit. Quand l'ombre et la lumière se mélangent, sans que l'on puisse trancher. Avant le fil était blanc, bientôt le fil sera noir. A cet instant, le fil est gris. L'instant où les oiseaux se taisent. Quand les yeux des bêtes s'allument à l'entrée des terriers. Rien de plus bref que cet instant. On l'appelle aussi la brunante."( Anne Sibran)
Titre: Les Bêtes d'Ombre
Auteur: Anne Sibran
Dessins: Stéphane Blanquet
Editions: Gallimard Jeunesse / Giboulées
Prix: 17,50 euros.
Par Julie Cadilhac