Décryptages du 22 novembre
Quel est le client auquel Swiss Re vient d'enlever une grosse épine du pied? Il avait couvert les risques de pertes de valeurs sur un portefeuille important composé de titres liés au subprime et de CDO (Collateralized Debts Obligations). Le réassureur pensait s'être couvert de son côté avec des options sur ce type de titres… Ses experts en montages financiers n'avaient tout simplement pas imaginé la dégringolade récente de la valeur des CDO ! Logique: ils n'ont carrément plus de valeur… Swiss Re –qui vient de laisser 1,2 milliard de francs dans l'aventure –précise que son intervention a permis de ramener à zéro la valeur des CDO.
Zéro: est-ce que ce chiffre existe dans les sophistiqués modèles de gestion des risques des banques qui n'ont pas eu la clairvoyance de réassurer leur exposition au subprime? Et s'il existe, quelle serait la conséquence de son introduction dans le calcul de valeur de toutes les positions en CDO?
Gageons que ce zéro cause quelques maux de tête aux dirigeants d'établissements financiers, fonds d'investissement et autres gérants de caisses de pension qui ont opté pour une petite ligne des si recherchés CDO. Quand l'inimaginable se réalise, il faut une bonne once de sang froid pour recalculer des risques. Surtout lorsqu'on vient de découvrir qu'une minuscule erreur de programmation transforme le "toujours plus" en "quasi rien".
Geneviève Brunet