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10 choses que vous ne savez sûrement pas sur la Suisse

Publié le 19 avril 2010 par David Talerman

secret-suisse<img class="alignleft size-full wp-image-2955" style="border: 1px solid black; margin: 3px;" src="http://blog.travailler-en-suisse.ch/wp-content/uploads/2010/04/secret-suisse.jpg" alt="secret-suisse" width="147" height="219" />Je viens de terminer la lecture d’un ouvrage sulfureux sur la Suisse (oui il y en a et oui je les lis).

Ecrit par un journaliste suisse, le livre dresse un portrait au vitriol du pays. Il suffit de voir le titre pour se donner une idée du contenu : « Et si la Suisse ne servait plus à rien ?« .

Je suis un vrai amoureux de la Suisse, mais il me semble intéressant de vous parler de ce que je viens de lire, même si je sais que cela va en faire sauter au plafond plus d’un.

Voici donc les 10 informations que la Suisse ne voudrait probablement pas trop ébruiter :

La révolution française a ruiné les banquiers suisses

Une fois la royauté destituée, la République française a refusé de rembourser les dettes que la royauté avait dans les banques suisses (dont les prêts ont principalement servis à financer les guerres dispendieuses). Ce qui a entrainé la ruine de plusieurs banques suisses.

L’état français est indirectement à l’origine du secret  bancaire suisse

En 1932, alors que le gouvernement d’Edouard Herriot s’apprête à présenter un programme d’austérité au Parlement, il souhaite détourner l’attention en dénonçant les exilés fiscaux de l’époque, parmi lesquels figurent des personnalités (la famille Peugeot, des magistrats, des sénateurs…). Ces noms, l’état français les a trouvé en faisant une descente dans un hôtel où elle a trouvé une liste de 2 000 français qui sont clients de la banque commerciale de Bâle (toute ressemblance avec les 3000 noms d’Eric Woerth…). Affolé par cette affaire, les Suisses font passer du code civil au code pénal le secret bancaire, qui devient alors pratiquement intouchable, jusqu’à l’an passé.

C’est la réussite de la Suisse qui l’a « empêché » de s’associer aux autres pays

Déjà dans les années 60, une étude prouvait que plus de 93% des Suisses se déclaraient très heureux ou plutôt heureux. La démocratie semi directe permet aux citoyens d’avoir le pouvoir de décider, les minorités sont respectées, et l’économie se porte à merveille. Aussi, pourquoi s’associer à des voisins qui de toute façon font beaucoup moins bien que vous dans la plupart des domaines ?

Un tiers des barils de pétrole vendus dans le monde sont négociés à Genève

L’activité du négoce s’est énormément développée en Suisse dès la fin de la Deuxième guerre mondiale : la Suisse, grâce à  sa neutralité, a été épargné, tant sur le plan des infrastructures que du financement. Or, les acteurs de ce secteurs recherchaient justement tout ceci, ainsi qu’une discrétion bien pratique lorsque notamment on traite avec des dictatures ou des pays en guerre… (voir également sur ce sujet l’article « Pétrochimie : INEOS s’implante à Genève sur le site Travailler-en-Suisse.ch)

Les ports francs et entrepôts de Genève ont été pendant longtemps une plaque tournante du trafic d’art dans le monde

Les ports francs et entrepôts de Genève sont des zones particulières où de 1888 jusqu’à 2009, on ne paiait pas de taxe, et où un certain nombre de marchandises n’étaient pas contrôlées : en particulier, il n’y avait pas de contrôle sur les stocks de diamants bruts entreposés. Seul ce qui entrait et sortait était contrôlé, et les propriétaires des locaux loués pour entreposés la marchandise étaient les seuls responsables de ce qui s’y trouvait. Cependant, depuis le 1er mai 2009, ces entrepôts ont perdu leur statut spécial, et doivent à présent fournir aux douanes les stocks qui s’y trouvent. Pendant des années, ces entrepôts, et ceux de Zurich, ont été soupçonnés d’être la plaque tournante du trafic d’art dans le monde.

La Suisse est la cinquième réserve d’or dans le monde

Grâce à une législation particulièrement lâche sur la détention d’or (la détention d’or est anonyme, l’exportation et l’importation soumises à pratiquement aucune contrainte, et la fiscalité quasiment inexistante), le pays a pu devenir l’un des leaders mondiaux dans le domaine. 5 entreprises majeurs du marché de l’or se trouvent en Suisse, certaines achetant le métal à des pays en guerre comme l’Ouganda. On estime qu’environ 1 000 tonnes d’or entrent en Suisse chaque année.

Hitler considérait la Suisse comme un surgeon de l’arbre germanique

D’ailleurs, dans les cartes de 1934 du 3ème Reich, l’empire allemand englobait la Confédération…

En 1943, 80% des exportations suisses vers l’Allemagne était du matériel militaire

Pierre Hazan, correspondant à Libération, note par ailleurs que les syndicats et la gauche suisse, au nom de la sauvegarde de l’emploi, ont fermé les yeux sur ce business peu glorieux (qu’on a, ceci dit en passant, retrouvé dans bien d’autres pays et pas seulement la Suisse). En contrepartie, il semblerait que la Suisse ait fermé les yeux sur la provenance de l’or de guerre des nazis.

Les fonds juifs en déshérence : moins d’un million en 1959, plus de 38 en 1996

En 1959, l’association suisse des banques refuse de publier les avoirs en déshérence, celle-ci affirmant qu’il y en aurait pour moins d’un million de francs. Quelques années plus tard et après une lourde pression internationale, les banques suisses retrouvent finalement 775 comptes pour un montant de 38,7 millions de francs suisses. Robert Studer, le patron d’UBS de l’époque, souligne alors, plutôt maladroitement, qu’il s’agit de cacahuètes. On estime que l’image de la Suisse sur le plan international a commencé s s’écorner très significativement suite à cette affaire et à ces déclarations malheureuses.

Dans les années 80, les exilés fiscaux français gagnaient 10% de leur fortune grâce à l’inflation

Le franc suisse étaient en 1980 une valeur refuge très intéressante : alors que le franc était soumis à l’inflation galopante, le franc suisse restait lui stable. De fait, les exilés fiscaux, en plaçant leur argent en Suisse, même avec un faible taux d’intérêt, voyait leur fortune augmenter mécaniquement tous les ans, parfois de 10%  (certes artificiellement). Cette stabilité du franc suisse a été (et est encore) une des marques de fabrique de la Suisse, et a probablement favorisé l’exil fiscal vers le pays.

Vous pouvez vous procurer le livre « Et si la Suisse ne servait plus à rien ? » pour  en savoir plus. Pour compenser, vous pouvez aussi lire le livre de François Garçon « Le modèle suisse : pourquoi ils s’en sortent beaucoup mieux que les autres« .

Et vous ? Que pensez-vous de tout ceci ? S’il y a un volontaire pour me faire la même chose sur la France, je suis preneur !

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