Les scénaristes de « Lost » ne sont pas les seuls à avoir des défis quasiment insurmontables à dépasser. Ceux de Monk devaient finir de façon positive et optimiste une série qui ne l’est finalement guère. Mes hypothèses sur le sujet étaient relativement sinistres. Après avoir découvert l’identité de l’assassin de sa femme, Adrien allait se suicider ou simplement s’éteindre, n’ayant plus réellement de raisons de vivre après avoir résolu cette ultime énigme. Fort heureusement pour Monk et moi, les créateurs de la série étaient décidés, eux, à lui donner une fin heureuse.
L’homme aux plus de 300 phobies, dont le sexe, le lait, les abeilles, la nudité, les microbes,…, enquête sur l’assassinat d’un médecin qui travaillait justement dans la maternité où, en menant des investigations sur la mort mystérieuse d’une sage-femme, il avait appris le décès de Trudy. Douze ans presque jour pour jour après le décès de sa femme adorée, Monk est empoisonné par un mystérieux commanditaire qui craint que cette enquête en particulier ne le fasse remonter jusqu’à lui, le véritable meurtrier de l’épouse de l’ex flic. La cause du mal demeurant inconnue, le détective semble condamné et se décide enfin à ouvrir le fameux dernier cadeau de Trudy, qu’il avait conservé pour garder un souvenir éternel d’elle. Il découvre alors une cassette vidéo où sa femme lui avoue avoir eu, des années avant leur union, une liaison avec son professeur de droit, qui l’a amenée à accoucher d’une petite fille morte à la naissance. Cet enseignant est le juge auquel le capitaine a demandé un mandat pour arrêter le meurtrier du fameux médecin et qui s’est senti menacé en voyant que Monk remontait, sans s’en douter, sa trace. Mourant, le détective toqué a finalement la peau du meurtrier de sa femme et il est finalement bien amer, jusqu’à ce qu’il découvre que le bébé n’est pas mort et qu’il est devenu une jolie jeune femme, Molly, aussi douce et sympathique que Trudy, qui va lui donner enfin une raison de vivre.
Dans les dernières images qui le mettent en scène, Adrien a quitté son sévère costume quasiment monacal et semble à nouveau apte à sourire. Il a prévu d’aller au cinéma avec Molly. Bref, il revit.
A ce stade du jeu, j’avais beaucoup de mal à contenir mon émotion.
Cette fin est rigoureusement abracadabrantesque et même formellement un peu décevante. Monk avait la réponse à ses questions sous le nez depuis douze ans et cette erreur de jeunesse de Trudy la désacralise presque bêtement. Mais qu’importe, Monk est heureux et à cette occasion le téléspectateur découvre à quel point l’interprète du détective toqué est talentueux, puisque le Monk aperçu aux côtés de Trudy ou Molly est aux antipodes de l’homme aigri que nous avons découvert durant ces six saisons.
Je me console en me disant qu’il me reste quelques épisodes que j’ai manqués et que je croiserais avec plaisir lors des rediffusions. J’ai gardé un souvenir particulièrement ému de l’épisode où Monk rencontre sa plus grande fan qui a donné des noms à ses aventures et qui s’habille comme lui. J’ai également adoré celui où Monk part enquêter au Mexique et où toute son eau minérale lui est confisquée à la douane. Il passe alors son enquête à se dessécher avant de quitter le pays en toute hâte une fois l’énigme résolue. J’aime également celui où il prend l’avion pour la première fois, rendant son vol chèvre.
Bon, je ne vais pas tous les citer non plus… Pour rendre hommage à mon détective favori, qui surclasse même Columbo dans mon coeur, j'aurais également pu vous énumérer nos phobies communes (l'avion, les microbes...).