Le gouvernement semble tétanisé. Il a évidemment choisi la prudence, avec la fermeture des principaux aéroports de métropole, à l'instar de tous ses homologues européens. L'impact du nuage sur les vols est mal connu. Borloo l'a reconnu samedi: «Il y a une opération d'étude au niveau européen sur l'amélioration de la connaissance du rapport entre la diffusion des particules, leur densité et les capacités des moteurs.» Le même jour, François Fillon a confirmé, dans un communiqué, qu'ils devaient le rester jusqu'à lundi : «Il est demandé aux voyageurs de ne pas se rendre dans les aéroports fermés au trafic». «Les passagers voyageant sur les compagnies aériennes ont notamment droit au remboursement de leur transport ou au réacheminement par leur compagnie». Mais rien n'a été annoncé pour rapatrier les Français bloqués à l'étranger. Les tour-opérateurs s'inquiètent et demandent l'aide de l'Etat. Certains frôlent la faillite. Les estimations du nombre de Français coincés en déplacement hors de métropole varient du simple au triple : 50 000, 150 000 ?
Jean-Louis Borloo, dans une interview au Journal du Dimanche, prévient : «cela risque de durer». Il prévoit (enfin !) d'aider à rapatrier les Français bloqués à l'étranger: «Nous mobilisons les moyens pour aider les compagnies aériennes et les voyagistes. Nous recensons les cas». Il demande aussi aux grévistes de la SNCF de cesser leur mouvement. Il récuse aussi toute accusation de passivité: «Tous les pays européens, gouvernements et aviations civiles, se concertent en permanence; en France, nous lançons, autour de mon ministère, une cellule de crise pour mobiliser tous nos moyens. J’ai reçu, hier (samedi), les transporteurs, les compagnies aériennes, la SNCF, pour mobiliser tous les moyens disponibles… A Bercy, on considère les moyens des indemnisations futures d’abord sur les premiers secteurs touchés, transports et tourisme.» Cette semaine, le gouvernement français va peut-être faire voler des avions pilotés par des volontaires.
Nicolas Sarkozy est loin de ces problèmes. Il lui était impossible de se rendre au Cap Nègre, où il aime tant se reposer presque chaque week-end avec Carla Bruni. Cette fois-ci, il était bloqué à Paris. Son avion reste cloué au sol à Vélizy-Villacoublay. Le président français avait donc choisi d'inviter sa belle-famille à la Lanterne, la résidence présidentielle entretenue près de Versailles, aux frais des contribuables.
Il pouvait se reposer rassuré. Un sondage le donne meilleur candidat de la droite pour l'élection présidentielle de 2012 parmi les sympathisants de droite. Combien sont-ils ?