J'ai été émue au point de verser des larmes sur le sort des enfants Lucas et de cette femme, leur mère, prisonnière à la limite de la folie, son seul moyen de survie contre un mari violent et alcoolique. Je lui en ai voulu, aussi, de sa lâcheté et de sa propre violence à elle contre ses fils, contre son plus jeune surtout (Bill). C'était sans doute le portrait de vie de bien des familles agricoles, vivants figées, comme de vieilles photographies passées. L'aîné qui s'engage pour le Vietnam, par défi au paternel qu'il déteste mais surtout pour fuir son quotidien morne. Ailleurs, c'est différent, parfois c'est pire. Avec la guerre, c'est une loterie et qui gagne à la loterie, hein?
J'ai beaucoup aimé le couple Morriseau. La blessure de leur âme, à chacun, celle d'une autre guerre. Puis, celle tranchante de ne pas pouvoir concevoir d'enfant. Et de voir leurs petits voisins, leurs fils adoptifs (en quelque sorte) vivre tant de mal. Tout ça dans une nature sauvage mais néanmoins magnifique qui les réconfortera et sera leur soutien indéfectible.
C'est un beau roman pour ce qu'il raconte. J'ai aimé la narration multiple. Mais trop souvent, hélas, je butais. J'étais arrêtée dans mon élan de lecture par un manque de fluidité, une rupture de ton, ou peut-être était-ce le résultat de la traduction? En tout cas, ça m'empêchait d'apprécier pleinement ma lecture, de m'y plonger entière comme c'est le cas avec coup de coeur. 4.25/5
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