Euréka !

J’ai un flash ce midi, une illumination. J’ai trouvé, d’un seul coup, ce qui manque dans mon monde de célibat où « rencontrer » semble hors de portée plus souvent qu’autrement.

Ce midi, donc, j’entre au resto. Derrière moi, un homme, seul lui aussi. Assis un peu partout dans la salle, trois autres hommes seuls, une autre femme. Tout ce beau monde dîne en solitaire avec un livre, un journal.

Un grand isolement collectif avec un espace grand comme la terre entre deux tables.

Et si on retournait au concept des tables partagées ? Comme certaines trattorias italiennes que je connais. On fait son trou, on sourit à son voisin, on échange quelques mots. La cabane à sucre à l’année.

On s’entend : pour avoir droit à un premier rendez-vous, il faut habituellement s’être croisés quelque part - au bureau, chez des amis, lors d’une activité favorisant les échanges … Et là, les occasions sont rares, surtout lorsqu’on a une vie rangée où le métro-boulot-dodo prend souvent toute la place.

Ce midi, j’aurais eu plaisir à échanger avec mes voisins. Entendre leurs voix, découvrir l’individu derrière le masque de solitude.

Ce midi, quatre occasions de trouver un premier rendez-vous me sont passés sous le nez et ce, malgré des regards qui s’observent, un sourire poli qui voudrait bien s’étirer, un isolement frappant de tous les côtés.