Magazine Culture
Y’a une époque Besson faisait de bons films? Ah oui? Léon, Nikita, Le grand bleu, Le cinquième élément: c’est lui ? Difficile de s’en souvenir au jour d’aujourd’hui tant il représente à lui seul un certain aspect du cinéma français, friand de l’entertainement à tout prix, américanisé dans sa conception artistique (effets spéciaux et perspective de narration), tentant (vainement) de masquer sa puérilité par une apparente volonté de garder âme d’enfant et étoiles dans les yeux. Sauf que les ficelles sont énormes, déroutantes, déroulant humour potache à deux balles et simili de scénario, appliquées sagement, méthodiquement, afin de glaner, voracement, matière à remplir les tiroirs caisses. Dans le cas de ces aventures extraordinaires là, Besson multiplie les erreurs: acteurs grimés et méconnaissables (Amalric notamment), plaisanteries bas de gamme (avec police et administration franchouillardes et irritantes), annihilation des pistes émotionnelles les plus intéressantes du récit (surlignant et exagérant le drame sororal qui se joue -entre autres- jusqu’à en nier l’essence dramatique), le film prend l’eau de toute part, piégé dans un désert cinématographique entre envie de se la jouer James Cameron tout en copiant le (mauvais) style de Jeunet. Bourgoin a beau tout donner (et c’est le seul point positif du film), Adèle Blanc-Sec apparaît comme une piquette aigre et momifiée dans ses intentions grossières. Naufrage titanesque donc !