Roman - 155 pages
Editions Seuil - avril 2010
Ce roman court est comme le journal intime d'une femme qui vit suspendue à la survie de son nouveau-né. Rythmé par les heures aux pieds de la couveuse, et par ses déplacements incessants dans Naples, Le temps suspendu est un récit réaliste, donc assez peu gai par le contexte, mais qui laisse à travers le personnage de Maria une foi indéfectible, un espoir jamais abattu. Pour une issue délicate mais heureuse...Maria a 42 ans et vient d'accoucher de son premier enfant. Mais cet enfant n'est pas vraiment encore né et Maria tarde à lui donner un prénom. Grand prématuré, il doit rester dans une bulle stérile. Commence alors le temps suspendu de l'attente, du doute et de l'angoisse. Des traversées de la ville de Naples, des visites quotidiennes, des pensées noires, des espoirs tus. Le père est parti mais heureusement il y a son amie, ses collègues, l'équipe médicale.
Extrait :"Quand, certaines jours, je la trouvais allongée sur le ventre et pas sur le dos, j'étais d'abord perdue, puis émue, à la pensée qu'elle avait un dos. irène sentait le plastique humide et surchauffé, certains soirs, je rentrais à la maison le milieu de l'avant-bras marqué d'un profond sillon bleuâtre, dû au poids de mon bras sur le bord des hublots. Je ne portais plus de montre, parce que le lavage antiseptique prévoyait qu'on l'enlève et que nous vivions pour le lavage antiseptique. Je mesurais les jours qui passaient à la taille de la main d'Irène serrant une de mes phalanges."Ce récit au ton très personnel sait délivrer la souffrance d'une presque-mère. Mais aussi d'une femme. Il y a également son entourage qui est très présent, son quotidien qui malgré tout continue tant bien que mal, et puis les ruelles de Naples, qui savent s'imposer comme un second personnage qu'on ne doit pas négliger.
C'est bien écrit. __________[merci à Suzanne de ChezLesFilles]
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