Le petit caillou – Henri Dès

Publié le 18 avril 2010 par Réverbères
Les idées claires © Magritte, 1958
Henri Dès est surtout connu comme chanteur pour enfants. Dans le monde francophone, il est sans doute le plus bel exemple de cette démarche indispensable. Pour beaucoup, il a été la porte d’entrée à la chanson. Dans le genre, il a fait de l’excellent travail, même si cela ne vole pas toujours très haut. Si en entendant « Toc, toc, toc, qui est là ? », de milliers d’enfants et d’adultes répondront « C’est la p’tite Charlotte… », il faut avouer que cela ne bouleverse pas le cours du monde. Pourquoi le bouleverserait-il d’ailleurs ?
Avant sa carrière de chanteur pour enfants, Henri Dès a chanté pour les adultes. C’était dans les années 70. Il a ainsi sorti une bonne dizaine de 45 tours et au moins un 33 tours, en enregistrement public dont est issue la chanson « Le petit caillou ». Je n’ai de cette chanson qu’une version numérisée à partir d’une copie sur cassette du disque que j’ai emprunté il y a très longtemps à la médiathèque. Mon iPod a sorti dernièrement cette chanson et – comme à chaque fois – elle m’a ému. C’est une chanson tout simple. Pas un trésor littéraire. Mais sa simplicité n’a d’égale que sa profondeur. Il suffit de se dire que le caillou pourrait être un être humain en pleine croissance pour éclairer quelques drames sociaux actuels. Ne méprisez pas les petits !


Avant d'écouter "Le petit caillou", arrêtez le lecteur à droite (s'il fonctionne).


Je vais vous chanter l’histoire d’un caillou
Tout rond tout poli un gentil caillou
Qui passait sa vie le long des chemins
Avec sa famille et ses p’tits cousins
Quand il fut en âge de travailler
Il se présenta dessus le marché
J’ai roulé ma bille, ne suis pas bien gros
Mais j’ai d’la famille avec des marmots
Y avait rien à faire on n’en voulait pas
L’était bien trop p’tit pour qu’on l’employa
Pas une cathédrale pas une mairie
Pas la moindre dalle pour gagner sa vie
Il s’en retourna la gorge nouée
Quand il rencontra un fusil rouillé
Je veux bien de toi, lui dit le mousquet
Ne suis pas de bois et tu me manquais
Ne méprisez pas les petits cailloux
Tout ronds tout polis les gentils cailloux
Ceux que l’on piétine ceux que l’on oublie
Seront chevrotine ou pierre à fusil