"Student, 1915", auteur inconnu, wikimedia commons, domaine public
« Même si je freine des 4 fers, je continue à avancer ! » Cadichon, alias Sandrine.
Cette nouvelle rubrique propose la mise en ligne de différents travaux réalisés à l’université dans le domaine des ressources humaines, de la sociologie des organisations, de la sociologie du travail, de la communication et d’autres domaines touchant à la sphère sociale ou sociétale et, plus largement à ce qu’on nomme la « gestion des hommes » en entreprise. Rédigés pour certains à plusieurs cerveaux, enfin, à plusieurs mains, j’ai choisi de rendre anonyme les patronymes de mes confrères pour respecter leur possible envie de discrétion.
Ces travaux datent tous du début des années 2000, une époque ou la « crise » ne sévissait pas encore, ou la bulle de la netéconomie était en passe d’exploser, emportant avec elle ses fantasmagoriques « stock-options » et ses hilarantes start-up baudruches. Une époque qui voyait pourtant les prémices de la situation actuelle dont celle de la poursuite de la déshumanisation méthodique du monde du travail et de l’art de m archer sur la tête.
Près de 10 années après cette parenthèse qui m’avait menée sur les bancs de la fac’ de sciences humaines, le bilan est forcément très contrasté :
- Les « ressources humaines » ont entamé le chemin pernicieux de la déshumanisation, tout comme les autres fonctions dites « support » des entreprises.
- Aujourd’hui, un DRH manie essentiellement des données plus qu’il ne reçoit les salariés ou qu’il s’occupe de leur existence dans l’entreprise. Il produit des sacro-saints ratios, des statistiques, des chiffres à tout va comme si les relations humaines ne pouvaient que s’apprécier par ce biais …
- Le DRH rend des comptes, dans tous les sens du terme (quand il ne règle pas ses comptes ce qui est un autre problème).
- On lui demande d’adapter l’homme au travail en dépit du fait, qu’a contrario du roseau de la fable, il ne peut plier indéfiniment.
« Adapter l’homme au travail… ».
Aldous Huxley était malheureusement visionnaire en écrivant «Le Meilleur des Mondes ».
En pleine phase d’interrogation avec cette fonction (est-ce un métier ?) à laquelle j’adhère de moins en moins dans son évolution actuelle, j’aimerai, par le biais de cette rubrique donner un aperçu de ce qu’on nous enseignait afin de nous préparer à prendre des responsabilités en « RH ».
D’autre part, je souhaite partager ces travaux avec qui a envie de les consulter ou avec qui peut en avoir l’utilité, l’oubli au fin fond d’un ordinateur n’étant pas une option efficace !
Mais c’est aussi l’occasion de susciter des interrogations, de la réflexion sur ce qui influe sur nos vies : la place que nous occupons dans la société et la place que la société voudrait que nous occupions.
Cette place dans la société, la vie active en est un des prismes.
Mon objectif est modeste, soit, mais je crois qu’il faut savoir reprendre la main sur sa vie avant qu’elle ne vous écrase ou, du moins, avoir les idées claires face aux méthodes des rouleaux compresseurs que nous côtoyons forcément.
Enfin, je vais clore cette introduction sur une petite note optimiste d’espoir.
Les milieux « autorisés » observent un retour des sciences humaines dans les entreprises.
La philosophie, la réflexion, les valeurs humanistes viendront peut-être aider à rétablir l’équilibre rompu par la mise en avant d’une logique purement basée sur la suprématie du chiffre fourre-tout.
L’entreprise peut aussi se définir par ce que chacun y apporte. Elle a tout à gagner à se voir comme une somme d’intelligences mises en relation au lieu de s’appauvrir dans une division de ses richesses.
Par delà le monde professionnel, c’est la société dans son ensemble qui y trouvera une chance de repartir dans la bonne direction et nous tous, avec !