La biodiversité désigne la diversité des organismes vivants, à la fois en termes de variété des écosystèmes existants, de nombre d'espèces, des populations de celles-ci et de leur patrimoine génétique. Celle-ci a connu un déclin brutal à la surface du globe ces dernières décennies : près de 30 % entre 1970 et 2005, selon The Living Planet Index publié par WWF, la Zoological Society of London et Global Footprint Networks.
Reste que si cette baisse de la biodiversité a pu être mesurée au niveau planétaire ou même à l'échelon régional, il devient beaucoup plus difficile d'évaluer les responsabilités propres à chaque organisation. On touche là les limites non seulement de nos capacités à mesurer nos impacts sur l'environnement, mais aussi à identifier les mécanismes qui régissent le fonctionnement du vivant. En effet, cela suppose de connaître à la fois les espèces impactées localement, et les interactions qui en découlent. On notera d'ailleurs que ces effets peuvent se faire ressentir avec un important décalage temporel ou spatial, comme dans le cas des déchets et des polluants par exemple.
Face à ce défi, une première étape vient d'être franchie avec la mise au point de la méthode Evaluation des Services Rendus (ESR), conçue par le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD) et le World Resources Institute, deux organismes fédérant les entreprises en faveur de l'environnement à l'échelle mondiale. L'idée est d'identifier dans un premier temps les services rendus par les écosystèmes aux entreprises, puis d'évaluer la dépendance de celles-ci à l'égard des différentes ressources consommées.
À ce jour, plus de 300 entreprises dans le monde ont accepté de se prêter à l'exercice. En France, citons notamment Michelin, Suez, Veolia ou encore Yves Rocher. Si les données restent trop parcellaires pour pouvoir être généralisées ou permettre des comparaisons inter-entreprises, l'ESR se révèle un outil précieux en matière de management environnemental et de la définition d'une stratégie dans ce domaine, en complément d'une norme SME ou RSE du type ISO 14001 ou 26000. Un premier pas vers l'établissement d'indicateurs précis en matière de biodiversité, et la mise en place d'une gestion raisonnée des ressources à partir de ces données...
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http://www.inspire-institut.org/evaluation-des-services-rendus-par-les-ecosystemes-aux-entreprises.html