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Non, je ne vous parlerai pas de l'expo Ben ! On voit des pubs partout, les journaux multiplient les incitations. Mais j'allais à Lyon pour peu de temps et je n'ai pas pu me balader du coté de l'art contemporain. Et je n'ai pas vu non plus les Van de Velde comme Kathel.
Mais dans la collection permanente du musée des Beaux-arts, j'ai croisé deux expo de dessins. La première était liée à la grande expo : il s'agissait de dessins de Geer Van de Velde d'une récente donation. J'imagine qu'elle a de l'intérêt si elle est vue avec la grande expo sur les deux artistes, que je n'ai donc pas eu le temps de voir. La seconde est 'L'œuvre noir' (non noir n'est pas une faute, œuvre est masculin lorsqu'il désigne toute la production d'un artiste) dans la salle des pastels, une simple salle du coté des impressionnistes, qui expose des dessins d'inspiration macabre de Charles Sénard, artiste lyonnais du XIXe siècle. Mais ce n'est pas vraiment ces expos qui m'ont le plus marquée. Je ne suis pas folle des dessins. Par contre j'aime l'archéologie (je vous vois froncer le nez, c'est pas joli !).
Le musée d'archéologie gallo-romaine de Lyon présente Post mortem. Comme son nom l'indique, elle s'intéresse aux coutumes funéraires romaines. Pour tout vous avouer, j'ai eu très peur au début. Avec un audio guide et un guide papier, me voilà lancée dans une visite assez incroyable. Surtout que j'aime pas les audio guides. Mais celui ci était drôlement bien fait, écoutez plutôt. Nous déambulons dans un espace grandeur nature : d'abord dans la chambre du défunt, puis dans les rues avec familles et pleureuses jusqu'au bucher funéraire et à la tombe. Toute la première partie consiste en une reproduction de ces objets : lit avec les masques des ancêtres, bucher, boutiques d'objets pour les tombes, différents types de tombes... L'audio guide met en scène un jeune garçon dont le grand père vient de mourir et décrit les différentes étapes des rites. Ensuite, les types d'inhumation et d'incinération sont bien explicités. Puis une partie plus archéo commence avec des objets réellement trouvés en fouilles. Ce qui est passionnant ici, c'est l'accessibilité donnée par la reconstitution et l'audio guide. C'est un système qui donne réellement envie d'apprendre et de découvrir. Je regrette que la partie archéo proprement dite soit si restreinte mais je conçois les soucis d'espace et le désir de ne pas noyer le visiteur. Par ailleurs, des bornes rendent accessibles les méthodes de fouille et de restauration ainsi que les coutumes funéraires indiennes, proches des inhumations romaines. Enfin, l'expo se termine sur un film. Là sera mon unique critique : c'est assez ridicule et redondant de filmer le déroulement d'un enterrement à Rome avec des acteurs en costumes. J'avais déjà vu ça à Bavay et à Athènes. Je ne m'y fait pas !
Enfin, Lyon et ses soieries... L'incontournable musée des tissus et arts décoratifs me faisait de l'œil. J'y ai vu une expo de costumes psychédéliques de Mariaelena Roqué. L'expo, baroque et étonnante, est intitulée 'Sous le signe d'Eros'. La seconde expo touche aussi à l'Espagne (dont la costumière et danseuse est originaire) et montre de magnifiques tissus religieux du XVe siècle (devant d'autel, de lutrin, dalmatiques et autres). Les Fastes de la couronne d'Aragon permet d'admirer de très belles pièces et de mieux comprendre leur fabrication (enfin, si on arrive à repérer les différents points ou trames, ce qui n'est pas spécialement évident). Sympathique mais cher pour ce que c'est !