C'est sur la base de leur classement par la Haute Autorité de Santé, dont l'indépendance est parait-il comparable à celle du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, dans les catégories des molécules à faible ou insuffisant service médical rendu que ces produits ont été retenus par l'assurance-maladie pour être partiellement dé remboursés. La liste de ces médicaments jugés superflus par la HAS et donc par le ministère qui, comme chacun sait, s'en réfère toujours à la science plutôt qu'à d'obscures lobbies, ne semble pas encore très bien arrêtée, même si le Journal Officiel est bel et bien bouclé, puisque les laboratoires n'ont pas dit leur dernier mot. Ils ont un mois pour contester la liste et écouler leur stock.
Cette petite opération devrait permettre à l'Etat de récupérer 236 millions d'euros puisés directement depuis le portefeuille de patients souffreteux et peu donc regardant, les mutuelles ayant déjà averti qu'elles ne prendraient pas en charge la différence.
Mais si l'on accorde du crédit aux recommandations de cette Haute Autorité de Santé, pourquoi alors les médecins prescriraient-ils des molécules inutiles et très faiblement remboursées ?... Admettons qu'ils s'abstiennent de prescrire. Du coup l'économie présentée comme vertueuse ne serait plus qu'une sonde - une de plus - à tester la réactivité de tout un chacun. Il est en effet entendu que pour l'ensemble des mutuelles de santé.......
«cette mesure pourrait conduire à terme à une baisse de remboursement massive de l'ensemble des médicaments en médecine de ville, même parmi les plus efficaces, ce qui contribuerait à accentuer les inégalités dans l'accès aux soins et à faire peser plus lourdement encore les dépenses sur les malades eux-mêmes».
Regrettable ou non, trop utiliser les sondes ne devrait pas permettre à Roselyne Bachelot de combler le déficit de la Sécu. D'autant que les séquelles de la terrrrrrrible grippe mexicaine, porcine, H1N1 n'ont pas fini de produire leurs effets : coût total lié à la pandémie compris entre 1,8 et 2,2 milliards d'euros, annoncé par le rapporteur de la loi de finances pour 2010 devant le Sénat.
Hier, l'actuelle ministre de la Santé (ex chargée des relations publiques de la Soguipharm, unité de fabrication de médicaments génériques basée à Conakry), gonflait exagérément risques et biceps pour justifier une dépense démesurée dans le cadre d'une futuriste campagne de vaccination. Aujourd'hui, elle minimise cette dépense mais se prépare à aller jusqu'au bout de sa feuille de route : rendre la Sécurité Sociale parfaitement inefficace pour mieux justifier, à terme, sa suppression.
Le destinataire de ce "service médical rendu" s'en frotte déjà les mains en priant pour qu'il ne soit ni faible, ni insuffisant quitte à le rétribuer tant soit peu.