Canter pas content, mais alors pas content du tout !
Le maire de Senlis exprime sa colère dans les colonnes du Parisien. Jean-Christophe Canter qui fait l'objet d'une enquête judiciaire concernant les marchés publics de sa commune et l'utilisation d'une carte bancaire de la ville dénonce ce qui pourrait s'appeler une manoeuvre pour l'éjecter de son poste. Rappelons que l'homme s'est présenté comme dissident de l'UMP et qu'il est parvenu à gagner les municipales dans cette ville où la bonne bourgeoisie votait jusqu'ici de façon traditionnelle pour l "inamovible' Arthur Dehaine, notable de droite bien enraciné et défenseur inconditionnel de l'ordre établi. Canter élu, cela n'a semble-t-il pas été du goût de tout le monde à droite. En tout cas c'est ce que pense M. Canter lui-même ce qui n'en fait pas pour autant un oppositionnel au capitalisme, bonnes gens rassurez-vous, lui aussi est pour le maintien du système. Emettons une hypothèse :entre gens de bonne compagnie, on sait régler ses comptes quand il le faut c'est à dire surtout quand il y a derrière tout cela des intérêts qui sont peut-être autre qu'un simple poste de maire, d'autres affaires à droite comme à gauche ont dans le passé défrayer la chronique, mais dans le cas de Senlis cela n'est qu'une supposition qui sera peut -être confirmée par l'enquête ? Allez savoir ? Un fait est certain, c'est que M. Canter semble très en colère. Nous publions ci-dessous des extraits de l'entretien qu'il a accordé au Parisien dans son édition du samedi 17 avril :
CP :Vous insinuez que les enquêteurs sont téléguidés?
JCC : Cette enquête a été déclenchée sur la base de lettres anonymes et de dénonciations
calomnieuses, m’accusant d’avoir fait décrocher des tableaux du musée pour les mettre chez moi et d’avoir installé le nouveau bureau du maire chez moi.
La justice vous reproche quand même l’utilisation de la carte bleue de la régie municipale?
Cette régie a été mise en place par les services fiscaux de l’Etat. Cette carte a été utilisée à une quarantaine de reprises. A aucun moment il ne m’a été dit par le trésorier municipal que je
n’en avais pas le droit. Il fallait rejeter les mandats. Or ils ont été validés.
Et pour les marchés publics ?
Je n’ai fait qu’appliquer strictement les pratiques qui étaient en vigueur sous Arthur Dehaine.
Pourquoi me reprocher un mode de fonctionnement qui était en place depuis une dizaine d’années? Parmi ces dix-neuf marchés visés par la justice, certains avaient été passés par mon prédécesseur.
C’est le cas des petits-fours pour les vœux 2008. Je suis scandalisé. Il n’y a pas de quoi lancer une action judiciaire, sauf si le prétexte est de me faire partir.
Qui voudrait vous faire partir?
Je suis l’objet depuis plus de six mois d’une véritable machination politique de grande envergure,
avec des ramifications qui montent très haut.
D’autre part, je regrette que le patron de l’UMP départementale n’ait pas souhaité intervenir pour empêcher une partie de l’UMP locale de comploter contre la politique d’un de ses maires. Comment l’UMP, qui s’est ramassé une gamelle en Picardie et en France, peut-elle tolérer des guerres intestines dans l’une des villes phares du département ? Est-ce cela le message que l’on envoie aux électeurs?
De qui parlez-vous?
Je ne cite aucun nom. Je suis très en colère, les choses sont allées trop loin. On n’a jamais vu une campagne aussi violente
pour détruire un homme. J’ai gêné une dynastie bourgeoise qui se refile les mandats de père en fils. Mais je ne vais pas me laisser croquer tout cru.