Le cas le plus désespérant du rock américain croise mardi par Lyon, je veux bien entendu parler du Brian Jonestown Massacre, la formation psyche-californienne conduite par sa tête pas toujours pensante, Anton Newcombe. Ceux qui ont vu le film « Dig ! », sorte de rockumentaire bancal consacré au groupe et aux Dandy Warhols, gardent probablement un souvenir halluciné de Newcombe plus occupé au sabotage des concerts du groupe qu’à la cohérente construction d’une carrière qui pouvait pourtant être prometteuse si la drogue n’était pas passée par là. Formé du côté de San Francisco au début des années quatre-vingt-dix the Brian Jonestown Massacre tire son nom, ce qui est en vérité tout un programme, du défunt guitariste des Rolling Stones Brian Jones et du célèbre et funeste suicide collectif du Guyana survenu dans la localité de Jonestown. A la tête d’une discographie pléthorique et donc inégale, Le Brian Jonestown Massacre alterne l’inaudible et le génial, les hommages aux caricatures. Ici même je m’étais permis de saluer « My Bloody Underground » le très Velvétien album paru en 2008. Aujourd’hui, avec la sortie de « Who Killed Sgt Pepper ? » La clique de Newcombe est sur une route qui passe le 20 avril par le CCO de Villeurbanne. J’invite donc les curieux à s’y rendre sans bien entendu m’engager sur la qualité de la prestation que Newcombe livrera mardi. Absent de Lyon je vais devoir faire ceinture mais il y aura bien quelqu’un parmi vous pour me raconter le pire comme le meilleur de ce concert attendu.
Madrid, le 18 avril 2010.