Amer

Par Pause Toujours
Amer n'est pas une revue à la mode avec un titre pour dépressif.
Amer, c'est une littérature fin de siècle, exaltée, décadente et déviante.
C'est Barbey d'Aurevilly, Huysmans ou Rémi de Gourmont. C'est Élysé Reclus mais aussi Marcel Schwob et Octave Mirbeau. Ce sont les médecins de l'âme et du corps, ce sont des oubliés, ce sont des anarchistes.
C'est le XIXème siècle prolongé.
Amer, c'est un romantisme classieux, revu et corrigé par des punks mâtinés de gothiques; et tant pis si je me trompe, ce sont des esprits libres et vivants!
Amer est une griffe, un collectif d'auteurs qui donne de la voix et des envies de lecture. Les gaillard(e)s ont la langue bien pendue, la passion contagieuse.
Leurs critiques ravageuses et plaisantes démolissent aussi bien qu'elles encensent. On pourrait même les lire - au delà du sujet (mais ce serait dommage) - pour le plaisir du style, avec ses petits finesses, ses finitions : le choix des mots, la façon de les amener... c'est goûtu et souvent savoureux.
Le ton est efficace, la liberté revigorante. On a envie d'aller plus loin, de prolonger la découverte ; Amer, c'est le plaisir multiplié.
Amer n'est pas une revue littéraire obscure et emberlificotée. C'est une drogue sans suicide, c'est le flottement avant l'ivresse. Amer est une revue que l'on n'aimerait pas voir finissante.
Quelques illustrations parsèment l'ensemble dont celles d'Anne Van der Linden et de Mirka Lugosi, artistes pour lesquelles je confesse un léger faible.
J'ai volontairement placé la quatrième de couverture en exergue de cet article non par volonté de censure mais parce que l'image - de tête - "joyeusement dégueulasse" de Reinhard J.Lenz peut heurter certains lecteurs de ce blog ouvert à tous vents. On peut toutefois la retrouver ici (mais n'allez pas vous plaindre après).
- Monsieur -
Amer numéro 3 est éditée par les Âmes d'Attala.
Une critique du numéro 1 est à lire sur le site de Lekti-écriture.