Preste-moy ton sein pour y boire
Des odeurs qui m’embasmeront;
Ainsi mes sens se pasmeront
Dans les lacs de tes bras d’yvoire.
Je baigneray mes mains folastres
Dans les ondes de tes cheveux,
Et ta beauté prendra les vœux
Des mes œillades idolatres.
Ne crains rien, Cupidon nous garde.
Mon petit Ange, es-tu pas mien ?
Ha! Je voy que tu m’aymes bien:
Tu rougis quand je te regarde.
(Théophile de Viau)