18 avril 2010
Pp le moqueur, Jacques Rossi, Ferrat
Complice.
PP le moqueur m'a envoyé un commentaire au post " sur Jacques Rossi", ci dessous... il a reproché sa conduite criuminelle à Rossi. Bon. Voilà qui fut bien inutile et ordinaire. Beaucoup l'ont fait alors que c'est justement la raison de la présence de Rossi comme témoin! Critiquer sa saloperie est superfétatoire, inutile! Rossi l'a condamnée encore mieux.Mais on s'en fout. Pp le Moqueur est généralement mieux inspiré et se bat contre du mastoc, du costaud. Ce n'est pas le genre à enfoncer les portes ouvertes, ce qu'il fit cette fois! Ca nous arrive parfois, à nous autres, sublimes combattants des forcesd e la joie
Pas sympathique.
Car là, en l'espèce, c'est secondaires, même si ça montre en plus que Ferrat était complice de cette criminalité goulaguienne. Autre salaud, moindre et médiocre. Rossi, au moins, se donnait pour ce qu'il était, sans hypocrisie. Mais avec conscience de l'importance de son témoignage qui ne le rendait pas vraiment sympathique. Un salaud utile. Un criminel qui fat avancer la connaissance après prise de conscience dans la peau! Oui, ce n'est pas sa veste qu'il a retourné, mais sa peau! Le gradé coco qui envoyait les autres au goulag a fini par y passer: fable d'un La Fontaine devenu sadien.Mais témoignage précis sur ce que Ferrat aprouvait de fait. Fils d'une victime de camps, il fut, en refusant de voir l'horreur du goulag, un traître moral! A quoi ert de chanter la très belel chanson Nuit et Brouillard si c'est pour approuver de fait l'équivalent? Et pur en nier l'existence dans uen sorte de révisionnisme qui n'est pas sans évoquer unFaurisson?
La chanson réaliste-socialite.
Ferrat, de plus, fut l'inventeur de la chanson "réaliste soviétique" avec La Montagne, superbe et léchée, complaisante et fastoche (et consensuelle: les boy scouts cathos la chantent le soir au feu de camp. C'est comme Brassens) évoquant les grandes fresques murales des républiques socialistes de l'ex URSS. Rossi a peut être plus de goût! La Montagne ressemble à ses films de propagande, avec paysans au visge buriné, vieux de la vieille s'essuyant la moustache d'un revers de manche après avoir bu une piquette georgienne ou autre, et montrant qe les forces vives de la paysannerie authentique, enfin libérée du joug de l'oppression, célèbrent la nature et le progrès du socialisme libérateur... C'est ce qu'il manque à la chanson! Ferrat a préféré en rester au folklore pesant. Heureusement que l'exode rural a libéré les jeunes gens de l'époque de la lourdeur infâme du monde paysan, inféodé à des hobereaux et notables immondes! Avant, les jeunes gens ambitieux partaient d'eux-mêmes et s'ils revenaient, c'est fortune faite et pour se venger, comme la vieille dame de Dürrenmatt
Brutalité brute.
Ce que Rossi apporte, et qui dépasse sa personne, est un témoignage d'une importance extrême.Celui d'un homme qui connaît les deux faces les pires d'un système. Précis, terrible, son "Manuel du Goulag" est à lire absolument. C'esst une oeuvre, certes, mais un grand document historique et quiconque s'intéresse à l'humain, vaut que rien ne lui en soit étranger se doit de lire cette brutalité brute. Ce qui doit aussi amener à se sposer des questions sur soi-même, autant que les expériences de Milgram ou de Stanford qui, déjà entant que simulation, glacent jusqu'aux os!
Bien cherché!
Reprocher à Rossi sa conduite est facile, évident: il fut dégueulasse. Mais le disait lui-même "ne me plaignez pas, je l'ai bien cherché"... Le lui reprocher est superfétatoire et risque de faire oublier l'importance de l'oeuvre, du témoignage. D'autant plus précieux qu'il vient d'un des acteurs du drame. Donc, cela dépasse la personne de loin!
Anticipation.
Au fait, sur la comparaison entre le goulag et les camps SS, je rappelle que Primo Levi en fait une analyse magistrale dans Si c'est un homme. Rossi, d'une certaine façon, éclaire ce texte. Nous n'en avons pas fini, hélas, avec ces camps de l'une et de l'autre espèce, avec cette époque qui ne sera jalmais du passé,parce qu'elle nous attend au tournant. De même que "LEs raisins de la colère" peuvent être considérés comme un film d'anticipation traitant de misères futures dans bien des pays, Nuit et Brouillard représente ce que souhaitent certains dégueulasses racistes et qui, s'ils en ont l'occasion, si l'histoire s'y prête, si des Ferrat sont complices et chantent la lounage de la mort, comme à Cuba, c'esdt demain! Sera-ce catho, écolo,étatsunien, islamiste? On a le choix.
Viva Jara!
Pour en revenir à Ferrat, nos petits adulateurs de ce masque peuvent peut-être écouter Wolf Bierman ou Vissotsky... Là, on ne rigole plus, ce sont vraiment des chanteurs engagés! Autre dignité! Une bonne leçon à Ferrat! Et à tous ces chanteurs engagés bien à l'aise dans leurs fauteuils de petits bourgeois nantis à indignation vertueuse et crises de conscience décoratives! Ecoutez aussi Victor Jara, qu montre qu'on peut aussi être communiste, digne et le payer cher... Mais ce n'est pas le même communisme... Allez donc, ferratolâtre, écouter les vrais personnes sur youtube ou un truc comme ça! On parle de ces gens sur wikipedia!
Ferrat ou Jara: faites votre choix! Vive l'authenticité!