Complexe Cassandre

Publié le 17 avril 2010 par Christianpoulot @lemodalogue
Cassandre Adolphe Jean-Marie Mouron dit Cassandre est né le 24 janvier 1901 d’une famille bourgeoise du bordelais. Mais c’est à Kharkov (Ukraine) qu’il passera une grande partie de son enfance, son père Georges Mouron, ayant hérité d’une affaire d’importation de vins français. Après ses études, celui que l’on surnomme Dola(1) décide de consacrer sa vie à la peinture. Animé par une inquiétude intérieure et tourmenté par l’insatisfaction, qui laisse entrevoir une fin tragique, il dira plus tard de cette discipline « qu’elle est avare et ne lui donne guère ». Il se tournera rapidement vers l’affiche, car il exècre la bohème et tient à son indépendance matérielle. Mais c’est surtout parce que l’affiche est ancrée dans la vie moderne contrairement à la peinture de chevalet. L’art de l’affiche permet un contact  plus direct avec le public. Ce choix est donc pour lui un acte engagé, assez proche de l’engagement des membres du mouvement Bauhaus dont le style l’influenceront beaucoup à ses débuts. Dès lors, il deviendra le chef de file des affichistes français de l’entre-deux guerres et reste à ce jour un des artistes graphiste le plus reconnu sur le plan mondial. Lui et quelque autres affichistes appliqueront les simplifications réductrices du cubisme à la publicité. Ils rompent avec le style art nouveau encore présent et créent une communication tournée vers l’efficacité et la transmission d’un message, ils inventent la communication visuelle. Tout comme Walter Gropius voulait faire descendre l’artiste dans la rue, « l’arracher à sa tour d’ivoire ». Cassandre à fait de même en choisissant l’affiche comme terrain d’expression. Raymond Masson écrira à ce sujet en 1966 : »Le geste initial de Cassandre était le bon. Il est decendu dans la rue… ». On ne peut s’empêcher de penser aux mots de Mademoiselle Chanel que Cassandre à peint à l’aube des années 40 : « Il n’y a pas de mode s’il elle ne descend pas dans la rue ». Outre ses travaux emblématiques et connus de  tous : Dubo… Dubon… Dubonnet ou ses affiches maritimes, Cassandre à beaucoup travaillé avec le milieu de la mode. Il y eut tout d’abord ses couvertures mensuelles réalisées pour Harper’s Bazaar (pendant son séjour aux Etats-Unis) puis après la seconde guerre mondiale, des travaux pour Lucien Lelong, Guerlain ou Hermès. Le couronnement de son travail typographique est celui que l’on trouve dans le logotype d’Yves Saint Laurent (1961). Cassandre s’inspire alors des écritures lapidaires romaines, pour réaliser un signe destiné à établir une communication claire et puissante. La main libérée des contraintes géométriques y dessine une écriture noble et vive, laissant une large place aux verticales et à une inclinaison franche des obliques. Ce logo, très rythmé, est toujours vibrant d’actualité. sources : Cassandre (Alain Weill, ed. Bibliothèque de l’image) Cassandre (Henri Mouron, ed. Skira)


Ex-libris d’Yves Saint Laurent

Autour de l’exposition-retrospective sur Yves Saint-Laurent, j’ai réuni quelques informations sur Cassandre, créateur du logo YSL. Vous trouverez l’article que j’ai écrit pour Puretrend ici, une biographie sur un page spéciale que je lui ai consacrée ici et un billet ci-dessous.

Adolphe Jean-Marie Mouron dit Cassandre est né le 24 janvier 1901 d’une famille bourgeoise du bordelais. Mais c’est à Kharkov (Ukraine) qu’il passera une grande partie de son enfance, son père Georges Mouron, ayant hérité d’une affaire d’importation de vins français.

Après ses études, celui que l’on surnomme Dola(1) décide de consacrer sa vie à la peinture. Animé par une inquiétude intérieure et tourmenté par l’insatisfaction, qui laisse entrevoir une fin tragique, il dira plus tard de cette discipline « qu’elle est avare et ne lui donne guère ».

Il se tournera rapidement vers l’affiche, car il exècre la bohème et tient à son indépendance matérielle. Mais c’est surtout parce que l’affiche est ancrée dans la vie moderne contrairement à la peinture de chevalet.
L’art de l’affiche permet un contact  plus direct avec le public. Ce choix est donc pour lui un acte engagé, assez proche de l’engagement des membres du mouvement Bauhaus dont le style l’influenceront beaucoup à ses débuts.

Dès lors, il deviendra le chef de file des affichistes français de l’entre-deux guerres et reste à ce jour un des artiste-graphiste le plus reconnu sur le plan mondial. Lui et quelques autres affichistes appliqueront les simplifications réductrices du cubisme à la publicité. Ils rompent avec le style art nouveau encore présent et créent une communication tournée vers l’efficacité et la transmission d’un message, ils inventent la communication visuelle.

Tout comme Walter Gropius voulait faire descendre l’artiste dans la rue, « l’arracher à sa tour d’ivoire ». Cassandre à fait de même en choisissant l’affiche comme terrain d’expression. Raymond Masson écrira à ce sujet en 1966 : « Le geste initial de Cassandre était le bon. Il est descendu dans la rue… ». Difficile de ne pas penser aux mots de Mademoiselle Chanel que Cassandre peint à l’aube des années 40 : « Il n’y a pas de mode s’il elle ne descend pas dans la rue ».


Gabrielle Chanel par Cassandre (1942)

Le théâtre et la mode

Cassandre à beaucoup travaillé pour la mode et la scène, réalisé de nombreux décors de théâtre et participé à l’élaboration de quantité de costumes. On retiendra ici son travail pour la mode. Il y eut tout d’abord les couvertures mensuelles réalisées pour Harper’s Bazaar (pendant son séjour aux Etats-Unis) puis après la seconde guerre mondiale, des travaux pour Lucien Lelong, Guerlain ou Hermès.


Couverture du Harper’s Bazaar, 1937


Couvertures du Harper’s Bazaar, 1938-1939

Le couronnement de son travail typographique est celui que l’on trouve dans le logotype d’Yves Saint Laurent (1961). Cassandre s’inspire alors des écritures lapidaires romaines pour réaliser un signe destiné à établir une communication claire et puissante. La main libérée des contraintes géométriques y dessine une écriture noble et vive, laissant une large place aux verticales et à une inclinaison franche des obliques. Ce logo, très rythmé, est toujours empreint d’une grande modernité.


Logo Yves Saint Laurent (aux alentours de 1960)

D’un naturel tourmenté et très éprouvé par le revers essuyé lorsqu’il apprend que le caractère typographique qu’il a créé (Le Cassandre) ne sera pas édité (à cause de son style trop subversif) Cassandre se donne la mort le 17 juin 1968.

Sources :
Cassandre (Alain Weill, ed. Bibliothèque de l’image)
Cassandre (Henri Mouron, ed. Skira)

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