Ils grandissent et disparaissent
les anneaux de la mémoire
il est calme
le lac du monde
tu es muette et profonde
seule
tu es le coeur du monde
nu.
Même les seins sont des fleurs fugitives
tes cuisses d’herbe bercent ma main
et les baisers sont lents comme la clarté
lents
j’oublie et la pesanteur et la peine
la peine des fleurs trop éloignées
pour s’embrasser
et mes doigts s’effeuillent sur tes épaules
comme si le vent semait et je meurs de tendresse
partout
et de nouveau ma main coule sur ton corps clair
sur les pommes
que je caresse de mon oeil
nu.
Jeunes filles jeunes filles
je serai tellement joyeux.
(Radovan Ivsic)