Deuxième partie d'une note débutée lundi, voici un focus sur le prochain appel d'offres des droits de télédiffusion, internet et mobile du championnat de France de football de L1.
La guerre des mots - déjà évoquée par la.S.M.S. - qui fait rage ces derniers mois aura des dommages collatéraux. A force de dire que la L1 est d'une faible qualité, on dévalorise le produit. C'est le but de Canal+ pour faire baisser le prix. Mais voilà, cela ternie aussi son image. Au point que cela donne de moins en moins envie de regarder les matchs ! Même si paradoxalement cela fait ses affaires, c'est inquietant à long termes. Quel intérêt pour la chaîne si les audiences ne sont plus au rendez-vous ? Canal+ dévalorise l'image d'un produit qu'elle devra ensuite "revendre" à ses clients et prospects si elle en obtient les droits lors du prochain appel d'offres. Pas simple. D'autant que les diffusions des matchs de Premiership anglaise ou de Liga espagnole prennent de plus en plus de place sur leur antenne, facilitant la comparaison avec la L1, nettement moins palpitante.
Canal+ pourrait-elle se passer du championnat de France au profit des championnat étrangers ? C'est une possibilité à ne pas négliger. La "jurisprudence Téléfoot 2007-2008" prouve que cela peut marcher. Néanmoins celle de TPS montre de réelles limites ! Car seul la L1 fait vendre. Pas sûr que les abonnés resteraient ou que les prospects signeront pour des matchs de championnats étrangers alors qu'une offre concurrente leur proposera la L1. Et oui, si Canal+ ne l'achète pas, d'autres le feront.
En dépit des déclarations des différents acteurs, le championnat de L1 devraient faire une nouvelle fois l'objet de surenchères. Les droits vendus sur une période de quatre ans devraient attirer la convoitise de Canal+ bien sur, mais aussi d'Orange qui, via France Télécom, possède une puissance financière plus importante que la chaîne cryptée, de M6 qui est toujours à l'affût du moindre programme de football alternatif ( i.e. Ecosse-Italie diffusé Samedi dernier), de médias étrangers (Murdoch, Kirch, opérateurs internet et mobiles, etc).
Le football pourrait par ailleurs augmenter ses recettes. Pour ce faire, elle doit améliorer ses revenus générés à l'étranger (vente des droits de diffusions internationales hors France). Cette objectif semble difficile à réaliser de manière conséquente. La pauvre qualité du championnat et le manque cruel de stars n'attirent pas les téléspectateurs étrangers.
Autre levier : multiplier le nombre de lots afin attirer plus d'investisseurs. Plus de lots, c'est offrir des produits secondaires moins chers, accessibles au plus grand nombre : vendre moins chers mais vendre plus pour réaliser un "chiffre d'affaires" supérieur.
Au final, Canal+ se retrouve dans une situation similaire à TPS lors du dernier appel d'offres. Propriétaire d'une partie des droits, elle n'avait pas voulu (ou pu) surenchérir et Canal+ avait remporté l'exclusivité contre 600M€ annuel... Depuis, TPS a été racheté par son concurrent. Même destin pour Canal ?
Crédit photo : Juan Vargas (Stock exchange)