The ghost - writer

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17 avril 2010

The Ghost-Writer

Un jeune écrivain est engagé pour finir d’écrire les mémoires d’un ex-Premier Ministre d’Angleterre, Adam Lang, l’ancien "nègre" ayant été retrouvé noyé. S’en suit un gros scandale visant Adam Lang sur ses agissements, où l’écrivain se retrouve pris au piège…

Le film avait fait l’actualité à la suite de l’arrestation de son réalisateur, Roman Polanski et à la troublante ressemblance entre l’histoire du film et la celle vécue par Polanski. Le Premier Ministre, Adam Lang reste aux Etats-Unis pour échapper à la justice, alors que Polanski ne peut plus remettre les pieds aux USA pour les mêmes raisons.

Le film ne peut pas être comparé avec un autre thriller sorti la même période de l’année, Shutter Island. The Ghost-Writer ne bénéficie pas de la même mise en scène, beaucoup plus classique que le film de Scorsese. Le film n’est pas aussi claustro, moins parano.

Le scénario est extra, construit comme un film policier, mais ne possède pas un twist aussi percutant que dans Shutter Island, même si la révélation finale est bonne. Je pourrais continuer, mais c’est pour dire que Shutter Island est bien meilleur mais il n’enlève rien à la qualité de ce film puisqu’il ne possède pas le même style.

Ewan McGregor fait le boulot et le fait assez bien. On ressent bien la certaine fatigue de son personnage à travers ses yeux. Volontairement ou non…Par contre, Olivia Williams et Kim Cattrall sont parfaites, mais c’est surtout Pierce Brosnan qui est tout à fait formidable dans son rôle. Les personnages du film sont excellents et ont tous une réelle profondeur. On arrive très facilement à s’identifier au personnage principal, car on découvre le film à travers ces yeux.

Le film qui dure tout de même 2h10 fonctionne grâce à un bon suspense (pas aussi redoutable que celui de Shutter Island, où celui du pourtant moyen La Neuvième Porte), même si il aurait fallu que le film soit plus court. Le piège se refermant petit à petit sur le "ghost-writer" est vraiment bien orchestré. On pourra noter une bonne partition d’Alexandre Desplat, qui intervient trop peu.

Le scénario plein de magouilles de politiciens est finalement très accessible, car les personnages de l’histoire de sont pas nombreux.

Viennent s’ajouter des dialogues fins et avec pas mal d’humour. On ressent même de l’ironie plusieurs fois dans le film. En plus des dialogues, on pourra aussi noter que la lumière est excellente et que le décor de la maison d’Adam Lang créé une véritable atmosphère : maison avec tout le confort possible, high-tech, mais sans couleur, froide, faite entièrement de béton.

Polanski, même si on le sent pas très en forme dans sa réalisation, réussit d’une très belle manière certaines scènes. Il nous fait plusieurs grosses frayeurs et finit son film par deux plans fantastiques, et le dernier tout en hors-champ est mémorable.

En bref : un film très réussi, sûrement pas mon Polanski préféré, mais qui possède de bons acteurs accompagnés de personnages très bien écrits, une réalisation assez classique (mais quelle fin !), et un gros scénar.

Bravo !

Note :