Amis Bibliophiles bonjour,Ah, quel plaisir de retrouver une nouvelle fois livres, libraires et amis à l'occasion du Salon du Livre Ancien qui se tient actuellement au Grand Palais, à Paris. C'est toujours un moment unique, on approche des marches un peu fébrile, en se demandant si les fonds que l'on a préparés pour l'occasion seront suffisants pour couvrir les achats éventuels. On s'interroge sur la chance de croiser enfin cet ouvrage recherché depuis longtemps. Les marches, le vestiaire... on entre dans le saint des saints, la voûte, la verrière et partout devant nous des livres...J'ai bien réfléchi, deux tours sont nécessaires: le premier n'est qu'un repérage et le second sera destiné à l'achat. Il faut se lancer, mais avec méthode, allée après allée, stand après stand, rayonnage après rayonnage. Je n'oublie pas d'aller saluer les libraires amis qui réservent toujours le même accueil sympathique, que l'on soit client ou non, MM. Sourget et Latude, nos amis du Feu Follet, Mme Lamort et les quelques libraires provinciaux que j'ai trop peu l'occasion de croiser. Dans le même temps, on esquive avec souplesse les libraires qui se prennent pour des New-Yorkais et prennent leurs clients pour des américains... Hop hop, quelques ouvrages déjà repérés, quelques tentations auxquelles on a presque succombé.C'est l'heure attendue du déjeuner, je retrouve Bernard et son ami bordelais, Jean-Paul et Jean-François qui n'ont finalement pu résister à l'appel trop puissant des livres, Frédérick, qui a déjà acheté un ouvrage, c'est sûr, Bertrand qui s'absorbe encore dans la contemplation d'un petit vélin 16ème, Eric, le jeune libraire dont on prend des nouvelles, Gilles, bien connu des libraires et qui multiplie les diverses salutations, et les autres... Déjeuner amical, frugal, simple et bibliophile. Le bonheur. Chaque convive profite de la conversation, déjeune presque sans y penser et jette régulièrement un oeil à sa montre. Il ne faudrait quand même pas trop se laisser distraire, l'heure du second tour approche. On récapitule mentalement, plutôt cet élégant maroquin 18ème ou plutôt cette petite plaquette inconnue, brochée? On récapitule, on compte aussi, mais pas trop, après tout l'événement n'a lieu qu'une fois par an et ce n'est point le moment de montrer mesquin dans un si bel endroit.On achète un peu alors, regarde beaucoup, on rêve encore plus. L'heure de quitter les lieux approche, on serre contre son coeur un nouvel ouvrage, on embrasse le Grand Palais d'un dernier regard. C'est le moment de partir. Voilà une journée de rêve, ou en tout cas ma journée comme je la rêvais... hélas un volcan auquel je n'en veux aucunement, et quelques cheminots qui ne semblent même plus savoir pourquoi ils sont en grève en ont voulu autrement, et je suis donc resté chez moi, dans la capitale des Gaules, à lire des catalogues et jardiner.C'était pas mal, mais ça aurait pu être mieux. C'est sûr.H