Nous savons que notre civilisation hyper technologique est un colosse aux pieds d'argile mais nous l'oublions car notre conscience du réel est altérée par notre jouissance de la vitesse.
La paralysie prolongée des aéroports européens nous rappelle que l'espace et le temps, antérieurs à l'humain, ne sauraient se réduire aux équations de la subjectivité, fussent-elles de la plus haute ingénierie.
Un volcan islandais crache pendant plusieurs jours un épais nuage de cendres et on ne décolle plus d'Oslo à Lyon en passant par Berlin. Le ciel est
planté par les
Imaginons que la terre continue à répandre ses cendres et que le nuage grossisse et grossisse encore. Imaginons qu'il en vienne à brouiller les innombrables images envoyées par les satellites.
Imaginons les Européens cloués au sol pendant un mois ! Plus d'avions, plus d'ordinateurs, plus de télévisions !
Imaginons alors le temps retrouvé dans la méditation. Avec toute la lenteur qui lui convient. Nous sommes d'une argile si fragile. Une fumerolle à l'autre bout du monde et, butterfly effect, c'est toutes nos ailes qui sont coupées ! Une occasion pour la conscience et la raison. Sentir sous la peau le paysage et compter les minutes qui en énoncent le grain. Une raison tout émue, si humaine enfin.
Rêvons !