On va donc ressortir les paquebots z’à vapeur, déplier les transats sur les sun decks, astiquer l’argenterie de la salle à manger des premières, remplir les cambuses de caviar, de Champagne et de (vraie) galette-saucisse, bourrer les soutes à charbon façon urnes socialistes au soir d’une consultation des militants et… vogue la galère direction New York.
En espérant de ne pas se prendre un iceberg malencontreusement détaché d’un glacier islandais dans la poire.
Sans compter que même sur la Cunard Line, la bouffe risque d’être moins pitoyable que sur Air France et, qu’en plus, il est permis de fumer sur le pont promenade et peut-être même aux cabinets.
Surtout qu’à la « soirée du Commandant » et avec un peu de chance, on risque de croiser Leonardo Di Caprio et Kate Winslet ou, au pire, le fantôme d’Ernest Hemingway de retour d’un safari africain, rond comme une queue de pelle, les malles chargées de peaux de bêtes en voie de disparition.
Pendant ce temps, les beautiful peoples s’engouffreront dans de longues limousines, direction leurs suites louées à l’année au Waldorf Astoria avec l’argent de leur bouclier fiscal.
On dira ce qu’on voudra mais c’était quand même pas mal la vie au bon vieux temps des Vapeurs, des Transats et du Ruban Bleu…