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Banderille n°337 : Le train de tes insultes glisse sur le rail de mon indifférence pour se jeter dans le cratère de mon plus profond mépris

Publié le 17 avril 2010 par Toreador

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Par Toréador | avril 17, 2010

La Mondialisation s’est faite des cendres

Entre volcan du Nord et éruptions du Sud, le transport est au chômage technique.

Le méga-problème causé par le volcan islandais fait frissonner pour son aspect doublement symbolique :  premièrement, un augure  romain y aurait vu un avertissement des Dieux lié  à la crise des subprimes, un sombre présage : celui des cendres de la crise irlandaise enveloppant l’Europe. C’est le remake de Pompei, civilisation figée dans les cendres du volcan virtuel de sa finance en flammes.

Deuxièmement, il permet utilement de se re-sensibiliser aux enjeux planétaires : la Nature l’emportera toujours sur l’homme, et ce qui semble éternel aujourd’hui pourrait à tout moment s’arrêter. C’est ce qu’Alain Minc n’a jamais voulu comprendre :  rien n’est jamais irréversible, ni le progrès, ni la civilisation, ni l’humanité. Imaginez juste, si ce volcan interrompait les vols pendant 15 jours, l’impact négatif sur le PNB mondial... Beaucoup de compagnies aériennes mais aussi de sociétés privées ne s’en remettraient pas.

Que la nature se fâche, et l’homme redécouvrira la distance et la géographie. Le XXIème siècle serait alors le siècle du retour au local…La bonne nouvelle c’est que la France est déjà préparée pour le nouveau Moyen-âge car nous avons gardé du coté de l’axe Lyon-Marseille des fiefs, des pont-levis et des petits baillis.

Un volcan s’éveille, un service public s’éteint

Au milieu de ce maëlstrom, il y a les agents de la SNCF du Sud-Est, les Asterix du village gaulois.  Toute la France est occupée par le volcan, tout ? Non, une partie du territoire résiste.  Pendant que les avions sont au chômage, les trains font grève - il est vrai que pour ces fonctionnaires du secteur protégé, le chômage n’existe pas.

Ils continuent leur arrêt de travail, donc, indépendamment du contexte : peu leur chaut ! Qu’importe les problèmes aériens, les vacanciers en rade, ou tout simplement l’activité économique et le service public. On ne sait d’ailleurs pas très bien pourquoi ils font grève : visiblement un concours de biroutes entre Sud et la SNCF.

Ce qu’il y a de bien avec cette affaire, c’est que « le masque des travailleurs » généralement utilisé pour dissimuler des intérêts catégoriels tombe. Comme par hasard, ce ne sont que les cheminots d’une partie du territoire qui font grève et ils ne sont pas suivis par leurs collègues. Comme par hasard, c’est le même syndicat qui a mis à genoux la SNCM et désormais fait grève « parce qu’il y a une concurrence déloyale avec l’ouverture à la concurrence« .

Tuer le service public au nom du service public : c’est le tour de force de ces professionnels de la prise d’otages. Quand osera-t-on reconnaître qu’une clique tire profit d’une grande idée (le service public) pour défendre des intérêts catégoriels voire dans certains cas personnels  ?

Je suis toujours solidaire des contrôleurs qui exercent leur droit de retrait quand ils sont agressés ou des infirmières qui font grève car l’hôpital est devenu une usine. Mais dans le cas d’espèce, il ne faut aucune pitié : que le gouvernement ait le courage de briser les reins des petits seigneurs moyen-moyenâgeux du Sud. Réquisitionnez-les et s’ils refusent, virez-les !

Tags: crise, grève, islande, Service public, SNCF, volcan

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