Avec cet opus prenait fin la trilogie Pirates des Caraïbes, initiée par Jerry Bruckheimer, série qui aura eu le mérite de remettre sur le devant de la scène les films de pirates, genre tombé en désuétude depuis des décennies (oublions l'essai totalement râté de Renny Harlin, L'île aux pirates, datant de 1995).
Cet ultime volet, bien que supérieur au second, pêche toutefois par un scénario confus, une abondance de personnages nuisant au récit, et une durée conséquente (presque trois heures), nullement transcendée par la narration. Cette dernière relate la fin de l'âge d'or de la piraterie, et la tentative de la confrérie des pirates de faire face à Davy Jones (le Hollandais volant, désormais sous la coupe de La compagnie anglaise des Indes orientales), lequel parcourt les mers en sabordant les navires des derniers pirates en activité.
Malgré ses défauts évidents, le film possède d'excellents moments d'action (dont une bataille finale entre deux navires qui vaut à elle seule le détour), une scène d'une poésie inattendue (les morts se dirigeant en barque vers le Paradis), et un production design proprement à tomber. L'aspect visuel du film est en effet le plus travaillé des trois épisodes, et confère à cet ultime opus une patine impressionnante, malgré la mise en scène impersonnelle de Gore Verbinski.
En outre, Pirates des Caraïbes : jusqu'au bout du monde offre quelques clins d'œoeil bienvenus, comme cette scène-hommage au western-spaghetti et à Ennio Morricone, ou encore l'apparition de Keith Richards, ce dernier ayant inspiré la gestuelle de Johnny Depp dans l'incarnation du personnage de Jack Sparrow.
En définitive, et bien que doté d'un rythme bancal, ce troisième volet mérite d'être découvert, car il est toujours bon de s'en prendre plein les yeux au cinéma.