Le soleil nous envoie en une heure quasiment autant d'énergie que l'humanité consomme en une année : il y a de bonnes raisons pour être optimistes au sujet du maintien des capacités productives de nos entreprises, surtout quand deux acteurs tels que Suez et Total décident d’investir d’avantage dans la filière photovoltaïque.
/
L’usine commune aux deux groupes implantée en Belgique, Photovoltech, va prochainement entrer dans le nombre restreint des boites ayant pour activité la transformation de silicium. Pour l’instant, neuf acteurs dominent le marché : les japonais Mitsubishi et Tokuyama, l'allemand Wacker, le norvégien Rec et les américains Hemlock et Me-Mc. Cette activité est stratégique car malgré les innovations technologiques attendues dans le domaine de l’énergie solaire, le silicum reste la composante de base de la majorité des modules sur le marché. La filière solaire doit donc faire face à une concurrence sur la matière première avec l’industrie électronique elle aussi très consommatrice de silicum.
Christophe de Margerie et Gérard Mestrallet ont mis en avant la complémentarité de leurs activités : - Total disposant d’une grande expertise dans la chimie lourde envisage d’acheter du silicium non purifié directement aux producteurs (Kazakhstan par exemple)- Suez, veut mettre à profit ses talents d’électricien pour développer une activité d’installation et commercialisation de panneaux solaires.
Epia, l’association des entreprises du photovoltaïque au niveau européen dit constater une tendance au renforcement de la verticalité dans la filière. Bien que la France ait décidé d’inciter au renforcement de la filière solaire en 2006, sur 3418 mégawatts de puissance solaire installée cumulée en Europe, plus de 3000 le sont par les Allemands.