Les différents ministres des Finances de la zone euro n’excluent pas de prêter un total de 90 milliards d’euros sur plusieurs années à la Grèce . Dimanche, un plan d’aide de 30 milliards d’euros avait été annoncé.
Citant des sources proches de la Commission européenne, le quotidien allemand Handelsblatt indique qu’un « volume de crédit allant jusqu’à 90 milliards d’euros n’est pas exclu ». Les 30 milliards d’euros ne constituent qu’un « premier pas », ajoute-t-il, rapportant les propos d’un membre du conseil des ministres allemand. Au bout du compte, le montant final pourrait être « au moins deux fois plus élevé », selon cette source.
Le Handelsblatt précise que les ministres européens des Finances ont discuté d’un soutien à la Grèce « sur une période de trois ans », le temps que le pays mette solidement en place son programme d’assainissement des finances publiques.
Dimanche, les seize pays de la zone euro avaient annoncé être prêts à prêter 30 milliards d’euros à la Grèce à un taux favorable de 5%, soit un tiers de moins que le taux de 7,5% dont devait s’acquitter l’Etat grec sur les marchés. Le Fonds monétaire international (FMI) devrait aussi prêter de l’argent à la Grèce.
Plus gros prêteur, l’Allemagne refuse de confirmer
Michael Offer, le porte-parole du ministère allemand des Finances, a refusé de confirmer les 90 milliards d’euros d’aide, indiquant que seul le programme annoncé dimanche, qui prévoit un volume de crédits allant jusqu’à 30 milliards d’euros pour 2010, était à l’ordre du jour. « Tout le reste n’est que spéculation », a déclaré Michael Offer à la presse. « Il n’y a pas de chiffre pour les prochaines années » au-delà de 2010, a-t-il ajouté.
En cas d’aide prolongée à la Grèce, c’est l’Allemagne qui aurait la plus lourde facture au sein de l’UE. Sur les 30 milliards d’euros déjà évoqués, elle endosserait environ 8,4 milliards d’euros. Berlin a ainsi freiné des quatre fers pour un programme de soutien à Athènes et veut toujours croire qu’il ne sera pas activé. Le porte-parole allemand a répété qu’Athènes n’avait pour l’instant sollicité aucune aide.
Mardi, la Grèce a en effet placé avec succès pour 1,56 milliard d’euros de bons du Trésor sur six mois et un an, une opération qui a été suscité une très forte demande des investisseurs. L’accord d’aide européen a permis de calmer les inquiétudes, éloignant le spectre d’une faillite immédiate de la Grèce.
Le parlement grec adopte une loi fiscale pour réduire le déficit public
Parallèlement, le Parlement grec a adopté mercredi une loi de réforme fiscale, visant à lutter contre la corruption et à réduire le déficit public et ainsi sortir le pays de la crise. La loi a été votée par la majorité socialiste, par 158 voix sur l’ensemble des 300 sièges du Parlement.
« Le nouveau projet de loi est pour la Grèce une révolution, c’est une rupture (…) en faveur d’une économie propre contre l’argent sale », a martelé le Premier ministre Georges Papandréou.
Cette réforme tend à imposer davantage les gros revenus, la fortune foncière de l’Eglise de Grèce, à augmenter les taxes pour les sociétés off-shore et supprimer les diverses exemptions fiscales qui existaient pour plusieurs catégories de contribuables.
Source : Impôts-Utiles.com