La Shueisha, célèbre société d’édition japonaise créée en 1925, montre aujourd’hui ouvertement son mécontentement face aux sites Internet de scantrad.
Ce mécontentement a pu être lu par tous les lecteurs s’étant procurés le dernier numéro du magazine :
« À nos lecteurs :
De nombreuses personnes publient injustement des copies de nos mangas sur Internet. Ces copies illégales ne vont pas en accord avec les sentiments des mangakas. C'est un détournement de leurs intentions de publication « Je veux que mon travail soit lu de cette manière ». Ces copies illégales sur le net, de ces oeuvres dans lesquelles les auteurs mettent leur coeur, ne blessent pas seulement les mangakas dans leur vie réelle, mais sont aussi contre la loi, même si réalisées avec de bonnes intentions. A chaque fois que nous découvrons ces « copies injustes », nous parlons au mangaka et considérons avec lui une contre-mesure. Mais le nombre de personnes qui ne nous prennent pas en considération est énorme, et pour le moment, nous ne pouvons tous les gérer. Nous avons une requête envers tous nos lecteurs. Ces copies illégales sur Internet blessent profondément la culture manga, les droits des mangakas et même l'âme des mangakas. Veuillez comprendre, une fois encore, que tout ceci est contre la loi. Ainsi, les mangakas et Shueisha s'occuperont sévèrement de toute copie illégale trouvée sur Internet. Nous demandons à nos lecteurs de continuer à nous soutenir.
- Weekly Shônen Jump, département éditorial »
Nous pouvons y lire la désapprouvation claire et compréhensible du géant de l’édition, publiant des séries au succès incontestable telles que « One Piece », « Fairy Tail », « Bleach » ou encore « Naruto ».
La Shueisha n’a pas encore pris des mesures effectives afin de lutter contre le scantrad, nous en saurons certainement plus dans les jours qui viennent.
Ces sites de scantrad sont faits par et pour des lecteurs chevronnés de mangas, ces derniers voulant eux aussi pouvoir suivre les aventures de leurs héros préférés en même temps que les lecteurs japonais. Oui, mais cela « blesse profondément la culture manga ». Le site Internet « Weekly Shonen Jump International » a donc pris des mesures afin d’éviter de « blesser » les auteurs de mangas : il offre aux lecteurs la possibilité de lire gratuitement les chapitres de certains mangas ainsi que son propre « lecteur de mangas ».
Cependant, cette dernière solution ne satisfait pas complètement les lecteurs. Ces derniers excusent bien souvent leur comportement en expliquant que le scantrad est un bon moyen de faire découvrir ces œuvres japonaises au plus grand nombre, insistant sur le fait que c’est également une opportunité supplémentaire (pour les éditeurs) de savoir quelle série va marcher ou pas. Mais cela ne reste que des excuses quand on se rend compte que la majorité des séries piratées n’a plus rien à prouver en terme de succès (cfr « One Piece », « Naruto »,...).
Nous en venons à considérer alors l’époque dans laquelle nous vivons, celle du « tout numérique ». Les livres électroniques faisant leur grande entrée sur les consoles et autres supports, les maisons d’éditions devront, elles aussi, se mettre au goût du jour. Reste à savoir par quels moyens elles y parviendront, le tout, en luttant toujours contre le piratage de leurs œuvres.
Source :
Total Manga
Shueisha