Août 2002
- Mes parents partent pour le week-end tu viens?
- Ah oui ça serait le fun!
Qu’est-ce que je viens de répondre là? Dans quoi je suis en train de m’embarquer? Tout en faisant mon sac à dos avec boxeurs, bas, brosses à dents et autres, je prends conscience que cette fille habite à une heure et 30 de chez moi mais que comme je n’ai pas de voiture encore je devrais prendre l’autobus, le métro et une fois de plus l’autobus. J’ai déjà pris le métro une fois ou deux mais jamais seul. Je vais me perdre, me faire attaquer, sans doute.
Cependant, cette fille est tellement sexy. Elle à 15 ans. C’est correct pour un gars de 19 ans, non? Elle est petite et mince. Des cheveux brun coupés au carré un peu plus haut que ses épaules. Elle m’a même envoyé des photos suggestives avec sa webcam cheap. En bikini, oui monsieur. Alors j’y vais quoi qu’il advienne.
Alors me voilà au métro Radisson. Il y a un stationnement bondé de autobus. Je ne dois pas me tromper… je ne voudrais pas arriver à Hull ou bien n’importe quel village perdu des Laurentides. Et si elle n’était pas au rendez-vous ou qu’elle m’avait donné un faux numéro de bus pour me jouer un tour? Gardez toujours dans l’optique que je n’ai rien vue dans la vie à 19 ans. Donc je capote. C’est le bout du monde pour moi.
L’autobus blanc menant à Chertsey se met en marche. On roule parmi les petits villages pendant une bonne heure et demie. L’autobus tourne dans un petit stationnement. Elle est la à m’attendre devant la porte. Un t-shirt moulant noir et une mini jupe en jeans. Je ne suis pas monté pour rien, l’envie est là plus que jamais.
Après le souper tardif, nous nous sommes assis au salon par formalité car plus les secondes s’écoulaient, plus la distance encore nous diminuait. Je l’ai prise dans mes bras et je l’ai lancé dans son lit. Nous avons fait l’amour comme un gars de 19 ans pas très expérimenté et une fille de 15 qui l’est tout autant.
Quand j’ai rouvert mes yeux le matin, elle me fixait avec ce drôle de regard. Ce sourire trop heureux d’être en ma présence.
- Salut… tu me regardes depuis longtemps?
- Quelques minutes… je t’aime!
Elle me la dit avec tellement de conviction. Tellement d’assurance que j’allais lui répondre « moi aussi ». Spontanément, je n’ai trouvé que « Merci » à lui répondre. « Merci », voyons donc! C’est pire que « pas moi désolé ». Tant qu’à y être « Moi, je te déteste»? Je n’ai vu qu’une seule issue à mon malaise…
- Humm… à quelle heure le prochain bus? J’ai de quoi après-midi.
Mettons.
D.