Une histoire de beaters

Il était une fois une soirée. Vous y êtes. Qui dit soirée dit bouteilles, discussions sans intérêt à forte résonance, alcool, musique et compagnie. Enfin tout ce qu’il y a de plus banal. Non il n’y a pas de méphrédone, nouvelle drogue illégale en Angleterre dès aujourd’hui 16 avril qui va être vite remplacée par une dizaine d’autre drogues toutes aussi dangereuses et encore légale pour quelques années. Les verres se remplissent et se vident, les disques se changent, passant d’un Bleach à un Thriller tout en prenant le temps de mettre un bon Highway to Hell.

Mais dans ce tableau idyllique de la soirée ordinaire, il y a quelque chose qui cloche. Un soupçon de bizarre emprunt d’une pincée d’étrange le tout assaisonné d’une peur à l’égard de la chose en question. Une chose qui n’a pas sa place dans cet appartement. Là dit comme ça, on pourrait se croire dans un film de John Carpenter où une chose subsiste, est là, présente parmi nous.

En effet, au milieu de toutes ces bouteilles, un étrange bol est disposé là. Un bol si étrange qu’on aurait pu enfin croire au scénario du film Matrix, ce bol pouvant faire office de premier d’une longue série de bugs provenant de la matrice. Le bol en lui même, rond, n’a rien d’extraordinaire. Dans une soirée des plus banales, il aurait été convenu de voir un de ces trucs blancs trainé ça et là, rempli de chips, cacahuètes (j’adore ce mot) ou de cendres de cigarettes. Mais ce bol n’est pas comme les autres et ne le sera jamais car son contenu en fait sa différence. En plein milieu d’une scène de vie, côtoyant du vin bas prix, une bouteille de vodka exilée de l’URSS et un pack de bières bien silencieux, le bol au contenu mystérieux est pourtant bien seul et bien marginal. « Excentrique » dirait Lio en pleurant.

Le contenu de ce bol ? Des carottes. Oui vous m’avez bien lu : des carottes. Mot très moches en apparence avec deux « t » nous donnant à penser rapidement à « fesses roses et rend aimable » et pas fameux à mon humble goût. Qui plus est des carottes finement coupées en rondelle, à l’ancienne. Même pas des carottes rapées, sacrilège ! Non, des carottes bien tranchées avec amour et finement sculptées. Qu’est ce que foutait donc des carottes mal accompagnées à 2h du matin ? Voilà donc le malheur de cette soirée qui en fut marquée à jamais par ce bol et son contenu dont personne, je dis bien personne, ne savait ce qu’il faisait là, qui l’avait amené et dans quelle intention. Une enquête fut par la suite quémandée par le parquet s’occupant des affaires de moeurs et d’alimentation étranges. Nous en serons bientôt plus et Across The Days sera là pour vous informer en heure et en temps voulu.

Tout ça pour vous introduire du Naive New Beaters qu’on a apprécié voir en concert sur Londres il y a deux jours à la Favela Chic. L’histoire de la carotte a été la seule idée originale trouvée – provenant du sympathique Martin Luther B.B. King – pour essayer de faire parler du groupe parisien sur Across The Days. Trop facile de faire une petite bio sympathique ou un petit résumé du concert même si celui-ci était vraiment bien. La seule fois dans toute la vie du groupe qu’on fera un rapprochement entre eux et un bol de carottes suspicieux.

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