SBM à Paris, les 7 ans d'Institubes @ L'Enfer, 9/04/10

Publié le 16 avril 2010 par Soulbrotha
Vous commencez à le savoir, à chaque fois que je monte à Paris, je me débrouille pour que ça tombe en même temps qu'une grosse soirée. Il y a eu la Villette Sonique une première fois et le doublé Ed Banger/Stones Throw + Q-Tip la deuxième. Ici, on est plus dans la hype qu'autre chose et, je dois l'avouer, Institubes ça n'a jamais été mon truc. Si j'ai pris mon billet, c'est plus pour honorer ma "tradition" qu'autre chose (et puis ça faisait une excellente occasion de voir mon pote Ju et de le féliciter pour sa Jubox qui n'en finit pas de grandir).
Bref, j'arrive sur place à l'heure des poules (minuit, quoi) et c'est avec une certaine surprise que je vois que l'assemblée est surtout constituée de gens normaux. Resté sur l'impression assez déprimante de la Ed Banger/Stones Throw où 75% du public était composé de fluokidz de 15 ans, je vois ici des gens d'age "normal", bref, pour une fois, je me sens pas trop ringard. A peine le temps d'arriver que j'aperçois déjà le beau Teki se promener à gauche à droite et fricoter avec diverses petites minettes. C'est en ronchonnant intérieurement "ces starfuckeuses, quand même..." que je vois l'ami Ju débarquer avec toute sa clique de joyeux lurons.
Pendant qu'on discute et qu'il me présente tout plein de chouettes confrères (le microcosme du blogging musical est d'une richesse qui devrait faire trembler les médias traditionnels, vraiment), on voit jouer un petit groupe vaguement Pop/Electro (j'apprendrais plus tard qu'il s'agit de Chateau Marmont). Rien d'inoubliable, juste un bel apéritif. En parlant d'apéritif, la soirée passe, les verres se vident, la soirée devient embrumée au moment où débarque Bobmo.
Malgré une dégaine de collégien introverti (je me suis un peu demandé durant le set s'il avait ne serait-ce que son brevet), ce petit gars nous a bien malmenés avec du son qui tabasse. Il en sera de même pour son copain Surkin (pas bien vieux lui non plus). Naturellement, à ce stade de la soirée, je ne comprend plus grand chose au son, ça tabasse et c'est tout, au milieu du magma sonore, j'ai juste reconnu Chrome Knight (un sympathique morceau avec Chromeo).
Il devait être 3h30 du mat ou quelque chose comme ça quand déboule A-Trak. Mes connaissances des artistes du label sont, vous l'aurez compris, assez fragmentaires, je ne fait que suivre Ju, en fait et c'est un choix sensé. En effet, le set de a-Trak est simplement monstrueux. Pendant plus d'une heure, il va balancer du son énorme sans aucune pitié. Pour avoir été au cœur de l'évènement, devant les platines, je crois que j'ai un peu mieux compris la transe recherchée par tout le monde dans ce genre de soirées.
Bref, après le traditionnel coup de barre de 5 heures (comater sur une banquette, regarder les gens d'un œil bovin avec la bouche un peu entrouverte etc), je draine mes dernières forces pour apercevoir Teki et Orgasmic aux manettes en train de balancer toujours aussi bourrin et en grimaçant. Il est 6 heures, je me demande ce que je fous là, le moment de rentrer, assurément (le métro parisien un samedi au petit matin, une vraie expérience).
Voila voila, dur de démentir le cliché de la "soirée parisienne" après une telle nuit: gros son, décadence, bon esprit malgré tout... La bande à Téki a pour ambition de faire du son qui fait mal aux tympans, c'est réussi. Mais tout de même, il y a une question sans réponse qui perdure lorsqu'on suit ces mecs: comment ont-ils pu passer du Hip Hop créatif et inspiré à l'Electro grasse et trendy?
* Site officiel

(on me voit à la 17ème seconde, saurez-vous me retrouver?)