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Allez, tous à Beyrouth!

Publié le 07 avril 2010 par Wilverge

Note : Ces temps-ci, nous sommes dans des pays où l'Internet est censuré. Il est souvent impossible d'accéder à notre blogue, notre compte flickr ou picasa. Les photos viendront plus tard.
Beyrouth, Liban.
À Damas, notre hôte trouvait bien dommage qu’on n’ait pas obtenu un visa syrien à entrées multiples à l’ambassade de Syrie à Amman – enlevant ainsi la possibilité de visiter le Liban. Il a vécu à Beyrouth. Trois belles années.
Il a alors appelé au ministère des affaires étrangères pour demander si nous pouvions racheter un visa à la frontière en retournant en Syrie après le Liban. La question se pose puisque la Syrie n’émet officiellement pas de visa à la frontière pour les nationalités ayant une ambassade syrienne dans leur pays, ce qui est le cas des Canadiens. Le même problème se répète au comptoir des ambassades syriennes – la règle de l’ambassade dans son pays est dûment appliquée.
Bref, au bout du téléphone, la réponse est oui, pas de problème.
Le généreux Sam nous dépose donc dans le centre-ville de Beyrouth et c’est les adieux, nous volons de nouveau de nos propres ailes.
La veille, trop occupés à manger de la sauce bolognaise maison, nous n’avions pas pensé à réserver une chambre (en fait, on le fait très rarement, spaghetti ou pas).
Nos nez se frappent donc à la porte des trois seuls hôtels à petits budgets de la ville. Tout est plein. On nous réfère au Port View où la double est 100$, lui valant le prix de l’option la moins considérable pour l’instant.
Cent dollars, c’est de la folie !
Heureusement, on nous propose de dormir dans le corridor du Al-Shaiba pour 10$ par tête, ou pour le même prix, sur le toit de l’hôtel… S’étendre dans un corridor achalandé n’est pas une possibilité très alléchante. Et Nad ne semble pas chaude à l’idée de dormir au froid.
Je lâche donc un « Ciboire, les gens au Québec attendent toute la semaine pour aller se geler en camping! ». Et paye cher en plus!
Et attendez, on est tout de même à Beyrouth! Levez la main, qui aimerait être à notre place ?
Voilà.
On s’étend sur des couvertures (les employés syriens qui travaillent au port ont tout pris les matelas), sur le toit, sous un ciel sans étoile et une moustiquaire triangulaire. Nos voisins sont deux Espagnols dans une tente qui voyagent à vélo.
Qui aurait cru que Beyrouth était une si belle destination nature!
Et quoi de mieux qu’un chaud soleil pour nous extirper d’un sommeil profond, après une bonne nuit en safari. Mais, l’expédition se termine plus rapidement que prévue, car deux lits se sont libérés dans un autre hôtel pour la durée de notre séjour dans la jungle de béton. On cède.
Les sacs déposés, on se dirige rapidement vers la corniche, c’est-à-dire la grande promenade au bord de la mer. Pêcheurs, familles, coureurs, et même des femmes en débardeurs !
Des femmes en débardeurs !
Depuis au moins six mois que l’on voyage dans des pays où les femmes doivent se couvrir. À part quelques bedons flasques indiens, la peau féminine s’est faite rare.
Dès le lendemain, on se gâte. Ce jour est un jour de fête : Nad peut s’habiller (relativement) sexy! Yé!
Bon, cela n’a rien à voir avec la mode occidentale – certaines femmes laissent entrevoir une partie de leur poitrine, un mollet ou deux, mais elles ne se promènent pas encore en jupette. Ceux qui ont été longtemps sur la route avec leur copine me comprennent certainement.
De mon côté, j’enfile ma nouvelle chemise jordanienne. Je sais, on ne vous dit pas tout! Vous ne saviez sûrement pas que je me la suis procurée pour m’assurer l’entrée au buffet de fruit de mer du Sheraton d’Amman soulignant le départ de ma vieille après un mois de cohabitation.
Ce matin, elle sert à éblouir ma douce, qui pour moi, exhibe ses chevilles. C’est la fête, vous ai-je dit ! Oeufs bénédictines sur une terrasse ensoleillée pour souligner l’occasion, et au diable la dépense!
Et pour souper, du coq au vin et un verre de rouge au restaurant le Chef, ce dernier étant un personnage atteint d’un syndrome de Tourette syrien : il crie à tue tête « welcome » à tous les trois mots!
Sauf que là, cela en fait 696 que je vous écris sans même parler de Beyrouth. Finis les potins, à la prochaine chronique, c’est promis, je serai rigoureux.
-Will.


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