Nouvelle augmentation des frais de scolarité, introduction d’un tarif de 25 $ lorsque l’on va consulter un spécialiste de la santé, introduction d’une taxe annuelle fixe de 200 $ pour un fonds dédié à la santé, hausse du prix de l’électricité, coupures dans la fonction publique et dans divers services, etc. … Toutes ces mesures qu’amènent le Parti Libéral du Québec, mais aussi le Parti Québécois sous prétexte qu’il faut éliminer la dette, visent en réalité à restreindre le champ d’action de l’État pour permettre et justifier l’émancipation du privé.
Il suffit de penser à l’ex-ministre de la Santé, Philippe Couillard, qui fait maintenant affaire avec la compagnie Persistence Capital Partners. Son œuvre passive n’a consisté qu’à assurer la détérioration du système de santé publique ainsi que l’instauration d’un ticket modérateur pour que les gens s’habituent à payer pour les divers soins qu’ils reçoivent. Dans de telles conditions, il est facile de légitimer l’introduction du privé.
Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres qui montre que les diverses compagnies qui supportent le PLQ et le PQ ne le feraient pas si elles ne gagnaient rien en échange. Les politiciens de ces partis sont pour la plupart des carriéristes servant des intérêts particuliers. Ils visent ainsi à obtenir divers avantages comme un poste de choix dans une quelconque entreprise après un mandat de député. Pendant ce temps, c’est la population qui doit payer et s’endetter pour que la droite au pouvoir puisse dilapider les revenus de l’État au profit du privé. Bien entendu, nous ne sommes pas complètement dupes. Plusieurs savent qu’il peut en être autrement et ils commencent à s’organiser en conséquence.
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Le 20 mars dernier, 75 000 personnes ont marché dans les rues de Montréal dans le cadre d’une manifestation organisée par le Front Commun des syndicats de la Fédération des Travailleurs du Québec, de la Confédération des Syndicats Nationaux et le Secrétariat intersyndical des services publics. En vue du dépôt du budget provincial et des ratifications des conventions collectives, l’objectif de ce rassemblement exemplaire a été de rappeler à nos dirigeants politiques que les employés-ées de l’État ont droit à des conditions de travail et à des salaires décents et que la population, elle, a droit à des services publics accessibles et de qualité.
Deux semaines plus tard et au lendemain du dépôt de ce fameux budget (donc le 1er avril), la Coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics a, quant à elle, réussi à mobiliser plus de 15 000 personnes pour dénoncer les mesures néolibérales du gouvernement Charest.
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Le Mouvement pour le Parti Socialiste du Québec appui vigoureusement cette lutte contre la marchandisation de notre avenir. Il a été présent à ces manifestations tout comme l’ont été divers groupes communautaires, associations étudiantes, partis politiques comme Québec Solidaire et autres d’autres mouvements politiques. Le MPSQ souhaite pousser le débat plus loin, car oui les étudiants-es, les travailleurs-euses, les sans-emplois et les retraités-ées sont en train de se faire rouler présentement et oui il est possible de remédier à la situation en nous mobilisant.
Sans avoir à appliquer des solutions d’austérité néolibérale, il est possible :
- D’assurer la gratuité et la qualité des services publics et parapublics;
- De raffermir le rôle social de l’État et de ses sociétés comme Hydro-Québec et la SAQ dans l’intérêt de la population;
- De faire respecter et d’améliorer les conditions de travail des employés du secteur public et parapublic ainsi que leur rôle dans la gestion de leurs secteurs.
Mais pour cela, nous devons dès maintenant :
- Rapatrier d’Ottawa l’argent et les responsabilités du Québec;
- Revoir le financement des secteurs problématiques comme celui de la construction et de l’éducation privée;
- Encadrer les entreprises privées notamment en luttant contre l’évasion fiscale et en les imposant davantage (le Québec possède un des taux d’imposition sur le revenu des entreprises les plus bas au monde, c’est-à-dire 29 % vs 32 % en Ontario et 35 % aux États-Unis);
- Nationaliser sous le contrôle des travailleurs les secteurs majeurs de l’économie (telles que les ressources naturelles, les institutions financières et les télécommunications) pour les gérer collectivement et en tirer des revenus.
L’essence même du Mouvement pour le Parti Socialiste du Québec est de faire en sorte que nous nous organisions efficacement afin de mener à terme la lutte contre la droite patronale et pour nos intérêts collectifs et le contexte actuel ne fait que prouver que l’alternative socialiste que nous proposons est plus que jamais pertinente.
Comme on le dit: Ce n’est qu’un début, continuons le combat!