La plupart des chroniqueurs, éditorialistes et commentateurs des principaux médias font tous la même erreur. Ils accusent les Québécois de vouloir le beurre et l’argent du beurre, d’être des enfants gâtés qui veulent tout gratuitement. Malheureusement, ils sont aussi déconnectés de la réalité que les politiciens.
Il semble que les uns et les autres sont trop à l’écoute des groupes d’intérêt qui prétendent tous parler au nom de l’ensemble de la population. Ces groupes défendent le statu quo de peur de perdre leurs privilèges et nos élites médiatiques et politiques en concluent qu’ils représentent la volonté des Québécois.
Il n’y a rien de plus faux et pour la première fois depuis belle lurette les Québécois sont descendus dans la rue pour protester contre les abus dont ils sont les seules victimes.
C’est une connerie, défendue par les biens pensants, de prétendre que le gouvernement fera le gros de l’effort du retour à l’équilibre budgétaire en réduisant le rythme de croissance de ses dépenses de 4,8 % à 2,9 %. Le ministre des Finances justifie son argument sur le fait que le taux de croissance historique a été de 4,8 % et donc que c’est le taux de croissance naturel.
C’est faux et malhonnête. Le taux de croissance naturel est le taux de croissance de la population, plus le taux d’inflation, plus un ajustement pour le vieillissement de la population, moins un gain de productivité. Dans le pire des cas ce taux n’excède pas 2,5 %.
On peut expliquer la différence entre l’historique des taux de croissance naturels (2,0 à 2,5 %) et réels (4,8 %) par une gestion laxiste et la bonification et l’ajout de programmes que nous n’avions pas les moyens de nous payer. Donc, le gouvernement ne fait aucun effort, si ce n’est de nous promettre de mettre fin à la récréation. Par contre, il demande à la population un effort additionnel réel de plus de 3 milliards $.
Les gens l’ont bien compris et ils refusent d’être abusés une fois de plus. Lorsque le gouvernement aura posé des gestes tangibles de réductions (ici et ici ) des dépenses, alors ils seront prêts à réévaluer la situation, mais pas avant.