Magazine Humeur

Bobo, le prolo aura ta peau !

Publié le 16 avril 2010 par Macadam Cowgirl

delanoe-liberation-06-05-20.1210075494.jpg

Comme des milliers de Parisiens et de banlieusards (puisque ce sont les premiers concernés), j'ai découvert avec horreur le nouveau plan machiavélique que Bertrand Delanoë compte mettre en place d'ici 2012 : fermer une partie des voies sur berge de Paris.

Rappel : c’est George Pompidou, alors président de la République, certes adepte de l’automobile qu’il considérait comme un progrès, qui a créé les voies sur berge au début des années 70. Avec la volonté évidente de désengorger le centre de Paris et de permettre d’accéder rapidement, même aux heures de pointe, de la porte de Saint-Cloud à la porte de Bercy.  Soit 13 km de voies.

Oh certes, Delanoë, craignant déjà la vindicte populaire, nous vend le truc en expliquant qu’on ne fermera «que» 2 km de voie, et que le temps du trajet ne sera rallongé « que » de 7 minutes… Je brûle de savoir où habitent ses statisticiens.

Monsieur Delanoë se trompe de colère : s'il n’avait pas joué les baron Haussmann en explosant les grands boulevards à coup de couloirs de bus et de vélo, réduit les places de stationnement pour faire des parkings à Vélib’,  la circulation serait déjà plus fluide. D’avis de vieux Parisiens, on a jamais aussi mal roulé dans la capitale que depuis l’avènement du maire socialiste. Et ce n’est pas la faute à la bagnole.

On avait déjà Paris plage pour nous pourrir l'été parisien, on s'attendait à Paris ski... Eh ben non ! On nous a prévu pire ! Le bordel généralisé en "surface", sur les grands boulevards, dans les rues à sens unique, sur le périph' déjà saturé aux heures de pointe... tout ça pour qu'une poignée de connards embrigadés par la dictature verte puisse aller faire du roller et promener leur bouledogue sur les quais de Seine.

la-carte-des-projets-de-reconquete-des-voies-sur-berges-a-paris-4417994ikpva_1713.jpg

Les lieux où comme les chiens, Delanoë compte laisser sa trace (Droits : Mairie de Paris)

Mais vous, qui vous avez besoin de votre voiture pour bosser, transporter des personnes âgées et/ou handicapées, déposer vos enfants à l'école, aller à la campagne ou en banlieue voir vos potes ou votre famille, banlieusards qui avez le malheur de ne pas habiter une banlieue bien desservie par les transports en commun (lents, en retard, en grève, parfois vétustes, et attention, ne vous plaignez pas !)

vous qui n'appartenez pas à la conception delanoeinne du Parisien idéal, à savoir : bobo, célibataire ou en couple, friqué, qui prend son petit Vélib' rue des Archives (4ème arrondissement) pour aller bosser dans sa petite boîte de pub/mode /whatever rue Réaumur (2ème arrondissement),

Delanoë vous le dit franchement et sans langue de bois : vous pouvez aller vous faire foutre.

Delanoë ne compte pas se représenter à la mairie de Paris en 2014, mais comme les chiens, veille à laisser une trace durable de son passage dans la capitale.

D’ailleurs, Denis Baupin l'avait prédit : il allait faire vivre un enfer aux automobilistes.

Je rêve du vaste soulèvement populaire qui leur répondra : « c’est à vous que nous allons faire vivre un enfer ».

Puisque nous sommes en démocratie, du moins en théorie, j'ai usé de mon droit à la liberté d'expression en ouvrant un groupe sur Facebook, et dont voici l'adresse : http://www.facebook.com/group.php?gid=113303845359257&ref=mf

afin de réunir le maximum de gens également convaincus que ce projet est une catastrophe en puissance, qui nous fera détester encore davantage Paris pourtant plus belle ville du monde, qui deviendra effectivement un Enfer pour presque tous et le soi-disant « Paradis » de quelques-uns.

Dans notre époque qui ne croit plus aux utopies qui peuvent changer le cours des choses, et dans ma grande naïveté, j’espère réunir ici une véritable horde de mécontents, armés d’initiatives sérieuses et efficaces pour, qui sait, soyons fous, faire regretter à Delanoë jusqu'à la pensée même de l'idée qu’il a présentée sur RTL devant Jean-Michel Apathie, le mercredi 14 avril 2010.

Pour paraphraser le célèbre titre de Libé en 2001, je lance ce cri de guerre : "Bobo, le prolo aura ta peau!"


Retour à La Une de Logo Paperblog