Pourquoi l’EDF ne gagne plus? On a la réponse

Vaste question que celle du niveau de l’équipe de France depuis 2006 : comment de tels joueurs en clubs sont-ils à ce point mauvais en sélection? Pourquoi notre animation offensive est lamentable? Pourquoi le projet de jeu est invisible?

La réponse à toutes ces questions est finalement très simple : le mélange des styles. L’Equipe de France de Raymond Domenech dispose d’individualités qui chaque semaine évoluent dans les plus grands clubs du monde : Barcelone, Chelsea, Arsenal, Real… mais il n’y a plus d’identité de jeu.

La France de l’Euro 96 et de la coupe du monde 98 a été marquée par le style défensif, plein de rigueur et de maîtrise tactique. Aimé Jacquet a eu la présence d’esprit de faire ce choix juste avant l’Euro anglais de 1996. Jacquet avait le choix de prendre David Ginola et Eric Cantona, stars absolues du championnat anglais. Mémé, qui a eu une chatte énorme sur le coup, a choisi l’Italie de Zidane et de Youri (passé quand même du PSG à l’Inter seulement en 97).

Les anglais nous enseignent la défaite

Le groupe de la coupe du monde 98 a une couleur italienne incroyable : Candela, Youri, Zidane, Desailly, Boghossian, Deschamps, Thuram, Karembeu qui venait de quitter la Samp et Blanc qui allait rejoindre l’Inter dès 99. Une culture technique commune et une discipline incroyable. La culture de la gagne à l’italienne.

Depuis les Bleus ont surtout traversé la Manche pour trouver des clubs anglais fortunés, des fans respectueux et adopter un style plus britannique : spectaculaire mais …perdant. Le problème ne vient pas de ce formidable championnat anglais mais plutôt du mélange des styles.

Pas de la faute de Ray pour une fois

L’attaque est composée d’anglais ou ex-anglais (Anelka-Henry), d’allemand (Ribéry), de français (Gourcuff) et de charlots (Rémy-Cissé-Gignac). Au milieu même cacophonie : Diarra l’espagnol joue avec Toulalan le français ou Vieira l’anglais. C’est le bordel jusqu’en défense entre les anglais (Evra-Sagna-Gallas), les espagnols (Escudé-Squillaci), l’italien Mexes et les français (Rami-Ciani-Fanni).

On a beaucoup reproché à Raymond Domenech de ne pas savoir donner à son équipe une impulsion, une envie collective. Cette absence de réflexes communs n’est pas de son fait. Il est intéressant de noter que la France est l’unique grande nation européenne à devoir subir ce genre d’ajustement. Les allemands jouent tous, sauf Ballack, en Bundesliga, les espagnols jouent tous, sauf  Torres, en Espagne et les italiens eux évoluent tous dans la botte.

Attention Raymond, on ne te demande pas de prendre une équipe de joueurs de L1. Le Brésil a pris l’habitude historique de composer avec des joueurs jouant partout dans le monde, tu as eu le temps de costruire une identité de jeu. Mais clairement cet exode, c’est pas évident à gérer.

Lech Makaay