Alors, très simplement, j’ai apprécié la lecture de Sept ans, parce que les personnages portent les nuances de gris que l’on rencontre dans nos vies. Pas de prince charmant, de vierge effarouchée ni d’affreuse belle-sœur. Pas de fausse pudeur ni de moralisation à déplorer en somme.
Pourtant, on aurait pu le craindre, le sujet s’y prêtant. Car il s’agit d’un de ces drames de la vie que l’on reconnaît si vite chez les autres, en espérant ne pas être concerné. À savoir, l’histoire d’un homme, marié et père de famille, qui trompe son épouse avec une autre femme.
Alexandre, c’est son prénom, raconte sobrement son attirance pour la docile Iwona, ses doutes sur ses sentiments pour Sophie, sa femme, et le couple qu’ils ont construit. En fait, Alexandre exprime ce que bien souvent l’on tait pour ne pas blesser l’autre : que c’est le hasard puis la facilité qui ont guidé ses choix amoureux, qu’il est tellement plus facile et confortable de dire oui…
Peu d’humour en revanche dans les propos de Peter Stamm, à la différence d’iris Hanika et Ann Weber, qui s’expriment à propos de l’amour sur un registre clairement comique, malgré tout. Néanmoins, l’auteur réussit à ne pas déprimer son lecteur et à retenir l’intérêt, ce qui relève de la magie avec un tel choix de composition.