Comme de savoir s'il faut préférer Mac ou PC, la question de la forme de l'ordinateur est indémodable : vaut-il mieux un ordinateur portable ou au contraire un ordinateur dit "de bureau" ? La tentation est grande de répondre "les deux mon général" mais ce n'est pas correct. En informatique, la première question qu'il faut se poser, que ce soit en matière de logiciel ou de matériel, est l'usage que l'on veut en faire.
Un ordinateur portable, comme son nom l'indique, est transportable facilement partout où vous allez. Il suffit de le ranger dans un sac prévu à cet effet. Pour ramener du travail à la maison, en train ou en avion, vous restez connecté et vous ne perdez pas le fil de votre labeur. Un ordinateur de bureau est plutôt destiné à un usage sédentaire. Vous vous en servez seulement quand vous êtes à proximité. Mais si le succès du portable est incontestable, il est vrai aussi que le PC de bureau n'est pas mort pour autant. Il a même de belles années devant lui étant donné les avantages et l'ergonomie restreints du portable. Avant d'investir dans un portable, il faut bien se poser les bonnes questions et avoir à l'esprit tout ce qui vous attend. Un portable c'est très joli, ça brille même dans certaines marques, ça ressemble à un bijou, mais un bijou, à part faire joli c'est tout.
Premièrement, le clavier du portable est tout sauf pratique. Toutes les touches sont resserrées et certaines cumulent les fonctions. Du coup, pour taper un chiffre, il faut avoir vingt doigts. Deuxièmement, la souris étant absente, vos doigts vont faire de nombreux kilomètres dans une petite zone sensible afin d'arriver à cliquer sur les icônes, les liens, les boutons ou les menus. Je ne vous parle pas du "clic droit" (appuyer sur la touche de droite de la souris) pour faire apparaître un menu contextuel, particulier à la zone où vous cliquez. Troisièmement, même si les écrans de portable ont tendance à s'élargir, cela reste réduit, surtout en hauteur, qui ne bouge pas elle. Quatrièmement, contrairement aux ordinateurs de bureau, les portables ne sont pas très évolutifs ou le sont très difficilement. Essayer de changer le disque dur relève de la mission impossible si vous ne passez pas par une société de service du quartier.
J'ai l'air de ne rien trouver de positif au portable mais à part le fait qu'il soit transportable pour travailler, regarder un film ou écouter sa musique, je ne vois rien d'autre. Les portables ont de plus l'habitude de vouloir devenir des sédentaires à leurs heures perdues. La plupart des propriétaires de ce bijou de technologie l'utilisent chez eux, branché au secteur, flanqué d'une souris, voire même connecté à un téléphone ou un agenda électronique pour mettre à jour ses contacts ou son agenda. On prend un portable parce que ça tient moins de place que son grand frère. Sauf qu'une fois brancher une souris, une imprimante, des haut-parleurs, un routeur pourquoi pas, cela fait vite beaucoup de fils et d'encombrements sur le bureau.
En face, le PC de bureau a l'air de faire molosse avec ces grosses tours mais le propre d'un PC de bureau est d'être sédentaire, donc l'argument de la taille ne suffit pas. Un argument qui tient la route de moins en moins car il existe des PC de bureau si petit qu'ils ne se font même pas remarquer. Tout ça pour dire qu'à part être un professionnel (ou un étudiant en amphithéâtre à la rigueur) ou de voyager énormément et d'être un utilisateur boulimique de la chose, le portable n'a aucun intérêt si c'est pour rester sur un bureau chez soi ou allongé sur son canapé, branché au secteur avec tout plein de périphériques connectés. Bien sûr, il n'est pas interdit d'avoir les deux.
Avant d'agir (car il faut réfléchir avant d'agir), je vous conseille de tester : vous avez bien dans votre famille, vos amis ou sur le lieu de travail un portable qui n'attend que vous. Testez-le en profondeur, tapez un document et lancez les logiciels. Les premières impressions sont en général les meilleures, vous verrez tout de suite si vous accrochez. En ce qui me concerne, vous l'aurez compris, ce genre d'appareil ce n'est pas ma tasse de thé. Mais ne doit-on pas éviter de dire "Fontaine, je ne boirai pas de ton eau".