Sabine Weiss est photographe. « J’ai photographié de tout : de la publicité, de la mode, de la politique mais ce que je préfère, ce sont les gens ». Ses sujets de prédilection sont les enfants, les artistes (Stravinski, Stan Getz, Giacometti, Cocteau, Dubuffet) comme les gens ordinaires. Avec Willy Ronis et Robert Doisneau, elle fait partie des grands photographes humanistes.
Sabine Weiss, âgée de 85 ans, est revenue du Laos pour inaugurer l’exposition «Des Enfants » qui se tient à la Galerie de l’Etrave du 27 mars au 4 juin à Thonon-les-Bains.
Sur sa méthode, elle ne s’étend guère sauf à avouer à BiBi : «Quand je vais dans un pays, je ne me dis jamais « tiens, je vais faire du religieux ou des paysages ». Je ne m’attache pas à des sujets précis… »
Sur ses pairs, elle dit n’avoir jamais eu de Maître mais concède que « Robert Doisneau a été le seul photographe important pour moi. En 1952, un jour que j’allais montrer mes photos chez Vogue, il y avait un petit monsieur qui a dit : « Elle a tout compris ». C’était Doisneau. Le lendemain, l’Agence Rapho et Vogue m’engageaient ».
Elle ne regarde pas beaucoup les photographies des autres (« je n’ai pas beaucoup de temps »). Elle va faire très bientôt un vernissage à Moscou et a inauguré récemment une exposition à Valladolid. Elle a beaucoup aimé les couleurs de l’Inde et a une tendresse particulière pour les Masques du Burkina-Faso ( photos regroupées dans « Le Trou », revue mensuelle suisse).
A propos de sa passion, elle dit ne pas se souvenir de son premier appareil-photo mais plutôt de ses bricolages pour les tirer. Son père était chimiste à Saint-Gingolph et lui fabriqua son premier agrandisseur, sa première tireuse et un trépied.
Sabine Weiss s’est mise au numérique sans en être gênée. « Au contraire, car à mon âge, je ne peux plus porter le matériel, les objectifs, les lampes. C’est beaucoup moins lourd avec les appareils d’aujourd’hui».
Des enfants, elle dit encore : « J’aime travailler avec eux. C’est un défi de les avoir au naturel. Ils sont spontanés, merveilleux »… Merveilleux, spontanés à l’instar de ses clichés présentés à la Galerie de l’Étrave de Thonon-les-Bains.