RIP Peter Steele

Peter Steele ressemblait à un géant. Par sa taille, sa carrure, sa voix. Il était une icône gothique. Il était aussi une rock star. Une vrai. Sex, drug and rock n’ roll. Mais il était resté simple malgré tout. Habitant toujours dans son vieux quartier de Brooklyn. En 2005, il nous avait fait le coup de sa mort. Juste pour amuser la galerie. Juste pour se marrer. Ou pour faire chier le monde. A l’époque il était en réalité partie en désintox. Parce que Peter cultivait l’humour noir. Il le pratiquait avec insolence. Et l’avait mis en musique avec son groupe le plus connu : Type O Negative. Je ne suis pas une groupie hystérique. Je détesterai l’être. Mais c’est vrai qu’aujourd’hui je suis assez triste. Triste parce que Steele représentait beaucoup pour moi. Comme il représentait sans doute beaucoup pour d’autres. A une époque de ma vie ou les choses n’allaient pas pour le mieux, ses chansons m’avaient réconforté. Sous la noirceur, le cynisme ou l’humour parfois crétin, il y avait une certaine sensibilité, une force, une sacré énergie. Et une envie de ne pas faire semblant. Steele disait ce qu’il avait à dire, peu importe. Sur l’album Life is killing me, il évoquait avec une certaine pudeur la mort de sa mère, et dans la chanson éponyme, il plaidait pour l’euthanasie et chargeait le système hospitalier américain. Sur ce même album, entre deux sujets graves, il déclarait aussi sa flamme a une longue liste d’héroines TV (How could she), ou chantait la métamorphose d’un homme en femme (Angry Inch). Il proposait une vision de l’existence qui n’était certes pas toujours positive (voire carrément dépressive), mais qui avait le mérite d’être sans détour. Sans oeillères. Parfois violente, souvent absurde. Un univers ou se cotôyaient le sérieux et le potache. Steele était aussi une voix. Grave, basse. Une voix unique dans son genre. Imitée (Moonspell) mais jamais égalée. Elle donnait aux chansons de Type O une ambiance, une âme, un charme tout particulier. Je me sentais assez proche de ce type. C’est con à dire mais c’est comme ça. Certains se sentent bien proche de Laurie… Enfin bref, je ne sais pas comment un mec aussi costaud, et en apparence indestructible a pu succomber à une crise cardiaque (même si à la  vue de son rythme de vie ce serait facile de deviner). Peut-être que c’est encore une de ses blagues de mauvais goût dont il a le secret. Une blague dont on rigolera bien une fois la pilule digérée… Et franchement, on serait nombreux à esperer que ce soit le cas. Si ça ne l’est pas, il partira en laissant derrière lui un vide certain et pas mal de tristesse. RIP Peter