Le voilà notre beau volcan islandais qui sème la panique dans une partie des aéroports de l'hémisphère nord. Le voilà, il y a moins d'un mois lorsqu'il s'est réveillé.
A l'heure où j'écris ces lignes, les cendres qu'il a rejetées dans l'atmosphère atteignent, si les vents sont favorables, le nord de la France donnant un peu de répit aux résidents proches des aéroports.
Par la fenêtre, j'ai vu passer un dernier avion peu avant 23h, un retardataire sans doute !
J'adore quand la Nature nous montre à quel point elle peut dérégler nos petites routines comme pour nous montrer qui est vraiment le chef et cela juste au moment où l'astéroïde géocroiseur 2005 YU55 vient nous "frôler" à seulement six fois la distance Terre-Lune.
Ce corps de 185 mètres de diamètre arrive en cinquième position des astéroïdes les plus dangereux pour notre planète. S’il entrait un jour en collision avec la Terre, il créerait un cratère plus grand que le célèbre Meteor Crater, en Arizona.
J'aime bien ces "petits" trucs qui vous remettent un peu les choses en perspective.
Ceci dit, ne nous plaignons pas, sur Jupiter, une petite tâche rouge n'est rien de moins qu'une tempête permanente qui pourrait contenir l'équivalent de trois fois la terre...
Le Vésuve reste un des volcans les plus célèbres pour avoir englouti Pompéi et Herculanum. Mais le vrai champion toutes catégories reste (et restera pour longtemps on l'espère), le fameux volcan indonésien Krakatoa qui s'est réveillé pour la première fois le 20 mai 1883 et qui est considéré comme le plus grand phénomène terrestre jamais observé.
Après trois mois d'activité qui n'inquiète guère les populations locales car il est situé à 40 km des côtes, se produit l'explosion paroxysmale le 27 août 1883. Le bruit de l'explosion est entendu sur environ un douzième de la surface de la terre, ce qui en ferait le phénomène sonore le plus important de l'histoire humaine. À 160 kilomètres de distance, il atteint encore 180 décibels.
L'onde de choc avec ses répliques fut perçue par tous les baromètres des observatoires du monde. Ces ondes firent ainsi trois fois le tour du globe. L'éruption recouvrit de ponces et de cendres une surface de 820 000 km². Du 26 août à 13h, au 28 août au matin, un volume de plus de 20km3 de cendres fut émis.
Un énorme raz-de-marée avec des vagues hautes de 15 à 30 mètres submergea les côtes de Java et Sumatra jusqu'à 3 à 4 km à l'intérieur des terres.
297 villages furent rayés de la cartes et l'on dénombra 40 000 morts.
"Puis les cendres se mirent à pleuvoir. Aux cendres succéda la pierre ponce, mêlée de boue. Puis vint la nuit, une nuit noire, opaque, de dix-huit heures, pendant laquelle toutes les forces aveugles de la nature unirent leurs efforts pour renouveler le Chaos. La mer furieuse, hurlante, se souleva. Une vague colossale s'engouffra dans le détroit, courant avec une vitesse insensée et se rua avec rage sur les terres. D'autres vagues suivirent celle-ci, non moins gigantesques, non moins furieuses, non moins destructives, poursuivant leur oeuvre au milieu des ténèbres. Quand le jour reparut enfin, pâle et blafard, ce fut pour éclairer un spectable lamentable et effrayant. Des villes, la veille animées, vivantes, pleines de mouvement et de bruit, n'étaient plus. Ainsi Telok-Betong, au fond de la baie de Kampong dans l'île de Sumatra ; à Java, Bantam, anjer, Tjéringin, tous les villages de la côte et la côte elle-même."
Les aérosols projetés dans la stratosphère et qui tournèrent pendant plusieurs années autour de la terre eurent comme conséquence de donner aux couchers de soleil un aspect très particulier. En effet, le ciel s'embrasait et prenait une teinte rouge sang. Ce spectacle se prolongeait 1h à 1h30 après le coucher du Soleil. Le phénomène perdura pendant plusieurs années.
C'est ce ciel bien particulier qui inspira en partie la magnifique oeuvre d'Edvard Munch "Le cri" (1893).
« J'étais en train de marcher le long de la route avec deux amis - le soleil se couchait - soudain le ciel devint rouge sang – j'ai fait une pause, me sentant épuisé, et me suis appuyé contre la grille - il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir et de la ville - mes amis ont continué à marcher, et je suis resté là tremblant d'anxiété - et j'ai entendu un cri infini déchirer la Nature ».
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