Si nous nous taisons, si nous ne protestons pas, si nous ne faisons rien, Guillermo Fariñas (photo) mourra. Il nous quittera pour l’éternité. Qui est cet homme à qui, d’avance, et à travers ces lignes, j’offre ma solidarité pleine et indéfectible ? C’est un intellectuel cubain de 47 ans, un cyber-journaliste qui mène depuis plus d’une quarantaine de jours une grève de la faim. Il se bat, pas pour lui, pour les autres. Pour la libération de 26 détenus politiques malades de son île natale. Oui, sachez-le, la mort, la terreur, l’ignominie règnent dans les geôles cubaines ; les droits de l’homme y sont piétinés grandement, ardemment, inexorablement. Le plus étonnant, c’est ce mutisme ignoble, indécent, insupportable qu’observent les dirigeants latino-américains face à cette tragédie. Personne ne s’élève contre le castrisme ! Personne ne dénonce ses perpétuels crimes de lèse-humanité ! Silence chez Lula ! Silence chez Chavez ! Pourtant, ils sont tous de gauche. Cette idéologie politique qui proclame, dans son catéchisme, et à tout bout de champ, sa proximité éternelle avec le plus faible, la justice, l’égalité. Qu’on n’oublie pas mon ami, Guillermo Fariñas. De Cuba. Son combat est le mien. Il est le vôtre, aussi.
Guillaume Camara