Le célèbre major de la musique est aujourd’hui dans une situation critique. Malgré la présence de nombreux grands artistes tels que Coldplay et Lily Allen, EMI est plongé dans la tourmente et doit faire face à une dette grandissante.
EMI est un très grand nom historique de l’industrie musicale. Avec Universal Music Group, Sony Music Entertainment et Warner Music Group, l’entreprise fait partie des quatre « majors » du disque, qui à eux seuls représentent près de 70% du marché mondial de la musique. Née en 1931 à Londres sous le nom Electric and Musical Industries, EMI s’est imposée comme la plus grande compagnie de disque au cours de la deuxième moitié du XXème siècle. Elle a notamment signé les Beatles, Queen, Pink Floyd ou encore les Rolling Stones.
Mais depuis le début du XXIème siècle, la compagnie rencontre de très grandes difficultés financières. Les ventes ont commencé à s’effondrer avec l’avènement d’internet et du téléchargement illégal. Au Royaume-Uni, la part de marché a fondu de 16% à 9%. Après avoir annoncé une perte de 260 millions de £ pour l’exercice 2006, EMI a été rachetée en 2007 par le fond d’investissement Terra Firma pour 3,2 milliards de £. Suite à ce rachat, plusieurs artistes ont exprimé leur désaccord avec la politique du nouveau propriétaire et ont plié bagage comme Radiohead et Paul McCartney.
En effet, le PDG de Terra Firma a vite annoncé ses intentions : supprimer 1500 à 2000 emplois (soit un tiers des effectifs) et réduire les dépenses d’environ 200 millions de £ par an. En février 2010, EMI Group a annoncé une perte sèche de 1,75 milliards de £ pour l’exercice 2009, soit le pire résultat financier de son histoire. De nombreuses rumeurs de fusion avec Warner ou Universal sont apparues mais jusqu’à présent il n’y a aucune preuve d’un tel projet de fusion. Dernier événement en date et évocateur des difficultés actuelles de l’entreprise, le Financial Times a publié un article indiquant qu’EMI s’apprêtait à revendre les mythiques studios d’enregistrement d’Abbey Road. Depuis, le gouvernement britannique a pris les devants en classant les bâtiments monument historique, un statut qui permet de préserver les lieux de toutes velléités de réaménagement.
A.B.