Le marché automobile américain retrouve la forme.

Publié le 02 avril 2010 par Edelit @TransacEDHEC

Le marché automobile américain retrouve la forme.

Avec une augmentation de ses ventes de 21% en mars, General Motors retrouve enfin la place qu’il avait occupé depuis 77ans en repassant devant Ford comme premier constructeur automobile sur le marché américain.

Après l’effondrement du marché automobile outre-Atlantique depuis les débuts de la crise et la chute des “Big three” sauvés in extrémiste par le gouvernement pour deux d’entre eux, la reprise semble s’amorcer. Les immatriculations américaines ont progressé de 24,3% au mois de mars pour un volume de plus d’un million de véhicules. Il s’agit du meilleur résultat depuis 2008 lorsque la crise précipita les constructeurs dans la tourmente. Après une brève absence au profit de Ford qui lui avait ravi la place depuis quelques mois, GM reprend son long règne de plus de 70ans sur le marché US. Bien que Ford perde la première place, l’augmentation de ses ventes n’est pas négligeable et atteint les 40%, voire même 43% en retirant les résultats de Volvo que la marque vient récemment de céder au chinois Geely.

Les résultats de Toyota ont aussi pris tous les analystes par surprise. Alors que tout le monde tablaient sur un effritement de l’empire Toyota face au scandale de sa pédale de frein et au plus gros rappel de voitures jamais réalisé, près de 8 millions de véhicules, la firme s’octroie la seconde place sur le marché américain avec une augmentation de ses immatriculations de 41%. Cette performance mérite toutefois d’être analysée dans un contexte de reconquête de sa clientèle à travers de nombreuses incitations à l’achat telles que les crédits à taux nuls et les rabais atteignant sur certains modèles les 3000 dollars. Bien que Toyota repose sur un matelas de cash plus que confortable, cette campagne post-crise de crédibilité risque fortement d’impacter rapidement sa rentabilité.

Seul Chrysler reste à la traine dans cette reconquête du marché américain avec une diminution de ses ventes ramenées à 8,3% contre 30% à la fin 2009. Le groupe sauvé du dépôt de bilan par FIAT en 2009 ne semble pas encore profiter des bénéfices du plan de redressement et de retour à la rentabilité d’ici 2011 mis en place par Sergio Marchionne, son nouveau directeur général.

Mais ces résultats aussi plaisants soient-ils sont à relativiser. Selon l’analyste Jessica Caldwell de chez Edmunds.com, “les ventes ont été artificiellement gonflées par d’énormes ristournes. Cela ne reflète pas la réalité de la demande”. De plus un nouveau coup dur se profile pour les constructeurs automobiles. Les compagnies minières Vale et BHP Billiton viennent de s’accorder sur un changement en matière tarifaire. Le prix du minerai, qui a déjà doublé en un an, risque de renchérir fortement le prix de l’acier pour les constructeurs, sachant qu’il représente près de 15% des coûts de fabrication d’un véhicule. La crainte est d’autant plus prise au sérieux qu’Arcelor Mittal a déclaré que les “coûts de production de l’acier vont augmenter et que nous allons les transférer aux consommateurs”. Il convient donc d’attendre les résultats des prochains mois pour confirmer ou non la sortie de convalescence du marché automobile américain.

A.V.