Magazine Société
Qui ne connaît aujourd’hui ce roman de Mac Carthy, »La route », ce roadmovie où le père laboure la cendre, entraînant son fils dans cette vase qui asphyxie toute humanité? Jusqu’à la réduire à une terre sans promesse.
Il y eut aussi « Au-dessous du volcan » de Malcom Lowry, ce roman de la mort pour une humanité perdue, rongée par le remords et le doute. Sa façon d’être au bord de l’abime et d’y sombrer soudain pour ne plus se raccrocher à la mémoire de la vie.
Il y a aujourd’hui d’autres romans qui se jouent en direct sur les écrans de notre monde, avec de la politique et de la poésie qui traversent les incertitudes, les idéaux perdues . Hemingway est mort, Malraux aussi. Qui écrira la tragédie grecque à venir et cette Islande en faillite qui explose dans l’obésité d’un strass rêvé pour d’anciens pêcheurs de morue ?
L’hybris, encore et encore ! Mais voici qu’elle crache sa lave sur notre occident… et que la cendre nous atteint.
La cendre. Quelques jours d’aéroports fermés. Retentissements économiques. Quelques jours de plus pour un peu d’angoisse pour un nuage incontrôlable qui se promène du nord au sud, qui menace l’est quand déjà il retourne à l’ouest…
Allez, encore un effort, imaginez encore quelques mois pour nous ensevelir dans cette cendre que nul n’aura pensée. Ecolos out, Allègre aussi. Tous hors culpabilité, juste à la merci du ventre de la Terre. Et pourquoi pas, des années durant ?
J’aime ces temps où la nature se joue de nos jeux et de nos certitudes.