Malheureusement, après une dizaine d’écoutes attentives, nous ne pouvons pas en dire autant. Ce n’est pas avec ce disque que Karkwa va séduire de nouveaux fans. C’est trop cérébral comme musique. Trop abstrait, trop tortueux par moments. Si bien qu’à mi-parcours, on a le goût de passer à autre chose.
Disons qu’on est bien loin de ce petit chef-d’oeuvre qu’était Le volume du vent. Un peu trop loin à notre goût. D’une facture un peu plus folk, ce nouvel album met un peu plus en valeur les voix du groupe. Il y a des moments sublimes, il faut bien en convenir, mais on reste toujours dans un environnement ténébreux. Autre source d’agacement: le son qui est beaucoup trop compressé. Les albums remixés de Jimi Hendrix sonnent dix fois mieux. Nous en avons fait l’expérience en groupe le week-end dernier et tous étaient du même avis.
Un peu comme l’a fait Radiohead il y a quelques années, Karkwa explore de nouveaux horizons qui plairont à ceux qui ont un faible pour l’art abstrait. L’effet recherché pourrait par contre avoir un effet déroutant pour les fans qui n’étaient peut-être pas prêts à suivre cette formation dans cette direction. L’avenir nous dira si Karkwa a eu raison d’oser de la sorte, mais à en juger par les ventes de ce nouvel album jusqu’à maintenant, force est d’admettre que cette formation vient de relever un pari risqué.
Reste que vous pourriez vous aussi tomber en amour avec Les chemins de verre. Tout dépend de votre seuil de tolérance ou de l’ouverture que vous avez face à des expériences du genre.
Aricle paru le 15 avril 2010, Auteur: Gilles Lévesque
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