Bien souvent les phénomènes de masse sont déplorables.
Un groupe de fanatique en mal de testostérone décide de démolir le centre-ville pour souligner...la victoire de son club préféré.
Un groupe d'Ontarien prend l'autobus pour venir faire croire au Québec qu'ils les aiment à un moement crucial d'une élection sur la question nationale.
Une large partie du Québec choisit de trouver innoportuns les commentaires post-référendaires de Jacques Parizeau.
Des millions de parents choisissent de faire de Britney Spears une millionnaire (et par la bande sont accessoires à son effondrement mental).
Mais d'autre fois cette même masse informe d'individus peut être un véritable héros.
La crise du verglas en 1998 a démontré une étrange parce que soudainement naturelle entraide entre gens qui n'avaient rien en commun. Je me rapelle moi-même avoir accueilli chez moi 4 groupes de gens différents, dont quelques-uns ne se connaissaient pas du tout, parce que ceux-ci étaient dans le noir et que j'avais la chance de vivre collé sur une caserne de pompiers (donc sur la ligne des premiers rétablis en cas de panne majeure). Il n'y avait rien de particulièrement hér^¨ique là-dedans mais je me rapelle la proximité que les Québécois aveitn soudaienement l'un pour l'autre et le naturel avec lequel la main était tendue pour l'autre.
Même chose pour le déluge du Saguenay. La mobilisation, les dons, l'entraide.
Une image qui reste l'une des plus fortes que je n'ai jamais vues dans ma vie est la réaction de la foule Roumaine en plein discours du dictateur Nicolai Ceaucescu. Au tout début la foule semble l'accueillir puis soudainement les cris passent de l'amour à la colère à la révolte. À la plus grande surprise de Ceaucescu, la foule se retourne contre lui. Il doit se sauver avant la fin de son discours et la révolution Roumaine de 1989 débute exactement à ce moment. Ceci mènera à son exécution et à la fin de la dictature.
Le débarquement de Normandie et la libération qui s'en est suivi est probablement le seul geste de guerre clairement plaçable du côté des "bons" au travers des temps.
Depuis quelques mois le peuple Québécois en entier agit en héros. Des héros discrets et bien souvent anonymes mais qui couchent un travail admirable. Voire remarquable.
En ce qui concerne le gouvernement en place, le peuple se mobilise et décide qu'il en a finalement assez. Bien peu concrètement se passe encore mais un taux de confiance de 15% c'est assez extraordinaire. 70% des gens croient Bellemare dans les accusations de cuissage à l'égard du gouvernement. Un autre 60% croit qu'un commission d'enquête est obligatoirement nécessaire pour faire le ménage dans la collusion dans le milieu de la construction. 50 000 personnes dans la seule région de Québec se sont rassemblés sur les plaines d'Abraham pour décrier le budget des Libéraux.
Mais ce qui est plus beau encore et qui m'a même arraché une larme c'est le support que la population a choisit de donner à Claude Robinson dans sa guerre contre CINAR.
Les méchants ne peuvent pas toujours gagner. Et dans ce dossier CINAR est pire qu'Hannibal Lecter.
Les bons héros existent encore.
Robinson en était un malgré lui.
Ceux qui viennent de lui trouver 260 000$ pour reconfirmer qu'il n'est pas dans le tort dans son procès contre CINAR sont les vrais héros.
Ça honnêtement, ça me rend drôlement fier d'être Québécois.